Le président de la transition veut mettre fin à l’opacité qui entoure la gestion du patrimoine public. À l’issue du Conseil des ministres du 30 mai, Brice Oligui Nguema a ordonné un inventaire national de tous les biens appartenant à l’État. Une initiative qui marque un tournant dans la volonté affichée de restaurer l’autorité publique par une meilleure maîtrise de ses actifs.
Cette décision s’inscrit dans la continuité de la suspension récente des baux administratifs, annoncée par le ministre de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima. Le pouvoir entend ainsi reprendre la main sur des ressources souvent dilapidées, mal répertoriées ou tout simplement détournées. L’enjeu est double : affirmer une gouvernance plus rigoureuse et empêcher les abus qui ont longtemps gangrené l’administration.
L’opération couvre un large spectre : immobilier, réserves foncières, contrats locatifs, équipements techniques, compteurs d’eau et d’électricité, ainsi que la flotte automobile. Tout ce qui relève du patrimoine de l’État sera recensé, territoire par territoire. Ce travail de fond vise autant à cartographier les biens publics qu’à mettre fin à leur gestion désordonnée, voire frauduleuse.
Le communiqué officiel évoque une ambition claire : rétablir la vérité patrimoniale de l’État. Cela implique de détecter les irrégularités, de récupérer les biens indûment utilisés et de revoir les schémas de dépense. Le recensement sera également le socle d’un futur système de gestion informatisé, présenté comme plus transparent et plus efficace.
En agissant sur ce levier stratégique, le pouvoir en place tente de démontrer qu’il ne se contente pas d’un discours de rupture. La reconquête du patrimoine public devient un test de crédibilité, dans un pays où la confusion entre intérêts privés et biens de l’État a trop longtemps été la norme.
