Le 12 septembre 2024, Brice Clotaire Oligui Nguema a secoué le secteur énergétique gabonais avec un discours décisif envers la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). En dénonçant un « système mafieux » et une gestion défaillante, le président de la Transition a exigé des mesures immédiates pour résoudre les crises récurrentes de coupures d’électricité et de pénuries d’eau. Ce coup de semonce a mis en lumière les défaillances de la SEEG et a annoncé un tournant crucial pour le secteur.
Lors de son intervention, le président Oligui Nguema a exprimé une frustration manifeste face à l’inefficacité de la SEEG. Il a critiqué vigoureusement les pratiques frauduleuses au sein de l’entreprise, citant des exemples concrets de surfacturation et de manipulation des compteurs. Il a notamment souligné que des clients étaient induits en erreur concernant la disponibilité des compteurs, qui étaient ensuite vendus à des prix exorbitants, illustrant ainsi un système de racket.
En outre, le président a dénoncé l’incapacité de la SEEG à maintenir ses installations et à honorer ses engagements financiers malgré des recettes substantielles. « Vous collectez de l’argent et vous n’arrivez pas à payer vos fournisseurs », a-t-il fustigé, soulignant une gestion opaque et inefficace des fonds. Cette situation a exacerbé la crise énergétique, malgré la livraison récente de nouveaux équipements qui sont restés inutilisés.
Pour redresser la situation, Oligui Nguema a annoncé la nomination d’un administrateur provisoire, Jean Liévin Idoundou Manfoumbi, chargé de mettre en œuvre un plan de transformation ambitieux. Le président a fixé un ultimatum de six mois pour atteindre des résultats concrets, incluant la stabilisation de l’approvisionnement en électricité et une amélioration significative des finances de la SEEG. Il a également ordonné des réformes radicales, telles que la dissolution des contrats des sous-traitants non essentiels et une réduction des salaires des cadres dirigeants.
Dans un effort pour soutenir cette transformation, le gouvernement a prévu une enveloppe financière de 150 millions d’euros, soit 100 milliards de francs CFA, à investir dans la SEEG dans les prochains mois. Cette somme vise à renforcer les capacités de l’entreprise et à garantir une fourniture stable de services essentiels pour le développement du Gabon. Le président a souligné que ce soutien financier est crucial pour permettre au pays de sortir de la crise énergétique actuelle.
Le discours d’Oligui Nguema et les mesures prises visent donc à marquer un tournant décisif pour le secteur énergétique du Gabon. En imposant des réformes drastiques et en appelant à une responsabilité accrue de tous les acteurs, le président espère redresser la situation et offrir aux Gabonais un avenir énergétique plus stable et fiable. Reste à voir si ces initiatives permettront effectivement de surmonter les défis persistants et de promouvoir le développement national.