Ce dimanche 3 août 2025, une étape significative dans la recomposition du paysage politique gabonais a été franchie. L’Union Nationale Initiale (UNI) a officiellement acté sa fusion-absorption au sein de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB). L’annonce a été faite par le Secrétaire Général de l’UDB, Mays Mouissi, aux côtés du président de l’UNI, Paul-Marie Gondjout, lors d’une déclaration conjointe à Libreville. Ce rapprochement entérine des mois de négociations discrètes, mais stratégiques, entre deux formations aux trajectoires distinctes, mais convergentes.
La démarche s’inscrit dans une logique de consolidation de l’espace républicain à un moment où le pays amorce un nouveau cycle institutionnel. Depuis la transition politique engagée en août 2023, plusieurs partis ont entamé un recentrage idéologique. L’UDB, fondée dans la foulée de la montée en puissance de Brice Clotaire Oligui Nguema, s’affirme aujourd’hui comme l’une des principales plateformes soutenant le projet de refondation nationale porté par le Chef de l’État. En rejoignant cette dynamique, l’UNI renforce non seulement la base militante de l’UDB, mais lui confère aussi une expérience politique forgée dans l’opposition.
Le discours des deux leaders a mis en avant des valeurs partagées telles que la démocratie participative, l’inclusivité sociale et l’ancrage territorial. Selon leurs déclarations, cette fusion ne se limite pas à une alliance électorale, mais traduit une ambition commune de transformation institutionnelle. La participation active des structures internes de l’UDB, comme la Ligue des Femmes et la Ligue des Jeunes Bâtisseurs, est appelée à jouer un rôle structurant dans l’intégration des nouveaux adhérents issus de l’UNI.
L’opération de fusion pourrait avoir des conséquences concrètes lors des prochaines échéances politiques, notamment les élections locales et législatives attendues d’ici 2026. Avec cette manœuvre, l’UDB cherche à apparaître comme un pôle de stabilité face à une opposition fragmentée et une majorité présidentielle en recomposition. Si l’impact électoral reste à mesurer, le signal politique, lui, est clair : les recompositions ne font que commencer, et l’espace partisan gabonais se redéfinit à grande vitesse.
Ce mouvement reflète une tendance régionale plus large en Afrique centrale, où des alliances tactiques émergent pour répondre aux défis de gouvernance et de légitimité. En fusionnant, l’UDB et l’UNI affirment vouloir peser davantage dans le débat national, tout en se positionnant comme des acteurs incontournables dans le processus de transition institutionnelle en cours.
