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mercredi, février 5, 2025

Gabon : La société civile congolaise ne digère vraiment pas la couleuvre servie par Guy Nzouba Ndama lors de son procès sur l’affaire du 1,9 milliard saisi lors de son retour du Congo, et réclame justice

L’ancien président de l’Assemblée Nationale, aujourd’hui passé à l’opposition, comparaissait ce lundi au tribunal de Franceville pour les faits de transport de marchandises prohibées et contrebande. il avait été interpellé avec trois valises contenant 1,19 milliards de francs CFA en liquide, le 17 septembre 2022, à la frontière entre le Congo-Brazzaville et le Gabon à l’issue d’un très bref séjour à Oyo, village du président Denis Sassou-Nguesso.

Afin de se sortir de situation et justifier l’origine d’une telle somme en liquide, Guy Nzouba-Ndama, après avoir déjà servi deux versions différentes aux enquêteurs durant sa garde à vue, a déclaré au tribunal que cet argent était le fruit de la vente d’un terrain à Pointe-Noire (au Congo-Brazzaville) d’une superficie de 9.756,07 mètres carrés.

Une ficelle un peu trop grosse pour la société civile congolaise. Très remontée face à ce scandale sans commune mesure et ne croit pas du tout au spectacle offert par le président du parti Les Démocrates. « Ce sont des explications fumeuses, tardives et sans doute bricolées par les avocats de l’intéressé (Guy Nzouba-Ndama) (…) Au Congo, pas plus qu’ailleurs, quand on vend un immeuble en général et un terrain en particulier, compte tenu du montant, la transaction ne se fait jamais en liquide. Par ailleurs, cette transaction se fait toujours par acte notarié », fait observer Joe Washington Ebina, président de la Fondation Ebina et du Collectif des explosions du 4-Mars, 40 ans.

Et, comme le souligne avec perspicacité M. Ebina, « M. Nzouba-Ndama n’a produit aucun acte notarié devant le tribunal ».

D’après un responsable du Cercle des droits de l’homme et du développement (CDHD), une organisation de la société civile qui a pignon sur rue au Congo-Brazzaville, la vérité est « beaucoup plus simple et tout le monde l’a connait ». « Cet argent a été remis à M. Nzouba-Ndama en main propre à Oyo. Selon toute probabilité, cet argent, qui provient des caisses du Trésor public congolais, devait servir à financer les activités politiques de M. Nzouba-Ndama en vue de l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2023 au Gabon. Plusieurs sources nous l’ont clairement indiqué ».

Cet argent aurait été plus utile au peuple congolais

La CDHD, comme de nombreuses autres organisations de la société civile congolaise, regrette la « campagne de désinformation menée dans cette affaire dans les médias proches du pouvoir au Congo et dans une partie d’entre eux au Gabon » qu’elle estime« corrompus » et qui présente « M. Nzouba-Ndama comme une victime ». « Dans cette affaire », tonne-t-il, « il n’y a qu’une seule victime : le peuple congolais dont l’argent est dilapidé à l’extérieur alors que le pays manque de tout, de l’eau, de l’électricité, du gaz, de routes et de médicaments », rappelle-t-elle. Elle s’en remet désormais pour que « la Justice (du Gabon) fasse son travail pour que cela serve d’exemple et qu’on en finisse avec ce genre de pratiques ».

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