Porté aux prestigieuses fonctions de premier ministre, chef du gouvernement par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba le 09 janvier 2023, Alain-Claude Bilie-By-Nze est une figure politique bien connue du Gabon. Toutefois, certains petits détails semblent encore échapper aux uns et aux autres pour connaitre suffisamment le nouveau patron de l’administration.
Ce qu’il faut savoir d’emblée de, c’est que le chef du gouvernement, aujourd’hui âgé de 55 ans est né à Makokou, le chef-lieu de l’Ogooué-Ivindo. Fils d’une mère au foyer et d’un père fonctionnaire des Postes, le numéro 2 de l’exécutif gabonais est issu d’une fratrie de seize enfants. Après un parcours primaire bien fourni, son père va l’amener à intégrer l’École secondaire des cadets de la police (Escap) à Libreville où il obtiendra son baccalauréat ainsi que son matricule de policier, mais il n’intègrera pas les forces de l’ordre. Il choisira de suivre un cursus littéraire à l’Université Omar-Bongo (UOB) alors qu’au tournant de 1990, le Gabon entre de plein pied dans le multipartisme.
Arrivé à l’Université Omar Bongo, il crée, avec quelques amis, le Syndicat des Etudiants du Gabon (SEG). Son militantisme est rapidement sanctionné : il se fera expulser de l’université puis qualifié de « fasciste » par les autorités alors qu’il est politiquement qualifié de gauche. Depuis, « il multiplie les petits boulots (il est animateur radio, puis clerc d’huissier), rêve de politique et se rapproche de l’opposant Paul Mba Abessole. En 2001, il intègre la Mairie de Libreville en qualité de directeur de la Communication, où son mentor vient de prendre les rênes.
En 2006, il entre au gouvernement en tant que ministre délégué à la Communication puis est élu député de Makokou. Malheureusement, en 2008, son horizon s’obscurcit de nouveau : il est jugé et condamné pour une affaire d’émission de chèques sans provision. Une affaire qui entache son image et explique en partie sa défaite aux législatives de 2011 à Makokou face à Emmanuel Issoze Ngondet. Cependant, il parvient à rebondir et, en 2012, il est nommé conseiller et porte-parole de la Présidence. »
Soulignons que le premier parti auquel il adhère, c’est le Rassemblement national des Bücherons (RNB), du Père Paul Mba Abessole. Il y fait ses débuts en politique, mais les deux hommes se brouillent en 2009, quand son aîné choisit, à la mort d’Omar Bongo Ondimba, de soutenir la candidature d’André Mba Obame. Il intègre par la suite le Parti démocratique gabonais (PDG). Il était parfois source de discorde en tant que porte-parole du gouvernement et avait un tempérament souvent décrit comme un combattant, mais maintenant, il doit se rassembler et montrer ses talents de négociateur. D’autant que le chef de l’Etat a annoncé des consultations entre la majorité, l’opposition et la société civile avant les prochaines élections – en tant que Premier ministre, il sera sans conteste au front.