28 C
Libreville
vendredi, novembre 22, 2024

Gabon : Jean Liévin Idoundou Manfoumbi face au défi de la dernière chance pour sauver la SEEG

Jean Liévin Idoundou Manfoumbi a été officiellement nommé administrateur provisoire de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) le 1er septembre dernier. Une mission à haut risque l’attend : en seulement six mois, il doit redresser une entreprise en proie à de graves dysfonctionnements. Lors de son installation ce lundi, le ministre de l’Énergie, Jeannot Kalima, a souligné les défis titanesques qui l’attendent. La SEEG, autrefois fleuron national, doit aujourd’hui se battre contre une gestion chaotique héritée d’un management corrompu.

La crise de gestion qui frappe la SEEG n’est plus un secret. L’entreprise, chargée de distribuer l’eau et l’électricité sur tout le territoire, s’est vue entourée de près de 2 000 sociétés de sous-traitance, un chiffre démesuré. Le gouvernement, sous l’impulsion du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a déjà ramené ce nombre à 300. Pourtant, selon le ministre Kalima, ce n’est pas suffisant. Jean Liévin Idoundou Manfoumbi devra poursuivre ce ménage drastique pour ne conserver que les entreprises les plus indispensables.

L’une des priorités de la nouvelle administration sera également d’éradiquer la corruption interne. La SEEG a été victime d’un détournement massif de ses recettes via un logiciel parallèle mis en place par des cadres véreux. Jean Liévin Idoundou Manfoumbi devra faire preuve de fermeté pour traquer les responsables et mettre fin à ce scandale qui a lourdement affecté les finances de l’entreprise. Un véritable nettoyage de printemps s’impose dans cette maison gangrenée par des pratiques mafieuses.

Parallèlement à ces défis, Jean Liévin Idoundou Manfoumbi devra aussi revoir la gestion salariale de l’entreprise. À la demande du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, il s’attaquera à la réduction des salaires des cadres de la SEEG, jugés trop élevés par rapport aux moyens actuels de l’entreprise. Une réforme cruciale dans un contexte où les finances de la société sont au plus bas et où chaque centime doit être compté.

Les défis techniques sont tout aussi pressants. Des groupes électrogènes achetés par l’État sont restés inactifs, alors que les villes du pays souffrent de coupures d’électricité à répétition. L’administrateur provisoire devra non seulement assurer leur mise en service, mais aussi résoudre le déficit énergétique qui paralyse l’économie et le quotidien des Gabonais.

Face à ces nombreux défis, Jean Liévin Idoundou Manfoumbi bénéficie d’un soutien de poids : 100 milliards de FCFA débloqués par le président Oligui Nguéma pour renflouer les caisses de la SEEG. En plus de cette aide financière, de nouveaux compteurs et des groupes électrogènes ont été livrés pour renforcer les capacités de l’entreprise. Pourtant, avec seulement six mois pour accomplir cette mission quasi impossible, le nouvel homme fort de la SEEG sait que le compte à rebours est lancé.

Derniers articles
Articles similaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici