L’inauguration du réseau d’interconnexion électrique entre le Gabon et la Guinée équatoriale marque une étape déterminante dans la coopération énergétique régionale. Le 8 février dernier, les présidents Brice Clotaire Oligui Nguema et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ont officiellement mis en service cette infrastructure lors d’une cérémonie organisée à Ebe-Be-Yin. Ce projet s’inscrit dans le cadre des engagements pris lors du 6ᵉ Sommet Extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), confirmant ainsi la volonté des deux nations de renforcer leur intégration énergétique.
L’accord prévoit l’importation de 10 mégawatts (MW) d’électricité en provenance de la Guinée équatoriale, avec pour objectif d’améliorer l’approvisionnement en énergie de la province gabonaise du Woleu-Ntem. Dans un premier temps, le Gabon bénéficie déjà de 3 MW via la ligne reliant Bitam à Ebe-Be-Yin. Cette initiative vise à réduire la dépendance aux centrales thermiques locales et à stabiliser le réseau électrique, en s’appuyant sur une production hydroélectrique plus fiable et respectueuse de l’environnement.
La mise en œuvre de l’interconnexion s’organise en trois phases progressives. La première concerne la liaison entre Ebe-Be-Yin et Bitam, suivie d’une extension vers Oyem et Medzeng. À terme, la dernière phase connectera Medouneu au reste du réseau national, renforçant ainsi la couverture énergétique dans les zones septentrionales du Gabon. Ce développement structurel devrait permettre une meilleure distribution de l’électricité et une réduction des coupures fréquentes qui affectent ces régions.
En parallèle, les chefs d’État ont visité les infrastructures du poste d’interconnexion et de comptage de 20 kV, un élément clé pour assurer la régulation des échanges d’électricité entre les deux pays. Une réunion bilatérale a également été organisée pour approfondir la coopération dans le domaine énergétique et explorer de nouvelles perspectives de développement mutuel. Cette dynamique s’inscrit dans une vision plus large d’intégration économique et technique entre Libreville et Malabo.
Au-delà des bénéfices en matière de stabilité énergétique, ce projet représente une avancée économique significative. La réduction des coûts de production d’électricité, estimée à 2 milliards de FCFA par an grâce à la baisse des importations de gasoil, constitue un levier important pour l’économie gabonaise. En garantissant une alimentation plus stable et en diminuant la dépendance aux énergies fossiles, cette interconnexion s’impose comme un modèle de coopération régionale efficace et durable.
