Lors du Conseil des ministres du samedi 31 août 2024, le gouvernement gabonais a franchi une étape décisive dans la lutte contre le commerce illicite du tabac. Sous la présidence du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, un projet de décret visant à renforcer la traçabilité des produits du tabac a été adopté. Cette initiative ambitieuse marque un tournant dans l’engagement du Gabon à protéger la santé publique et à encadrer strictement la distribution de ces produits dangereux.
Le tabagisme, véritable fléau pour la population gabonaise, prospérait jusqu’ici en l’absence de régulations efficaces. Le nouveau décret, introduit par Parfaite Amouyeme Ollame, ministre du Commerce, impose désormais des licences obligatoires pour les acteurs du secteur du tabac, ainsi que la création d’un registre national des distributeurs. Ce cadre rigoureux a pour objectif de stopper le commerce illicite, d’améliorer la traçabilité et surtout de protéger les citoyens gabonais des ravages du tabac.
Cette mesure ne vise pas seulement à réduire le tabagisme mais également à limiter les pertes fiscales dues aux activités illégales. Elle répond à l’appel urgent des acteurs de santé publique, dont le Dr. Louma Alphonse, qui milite ardemment contre ce fléau. Lors du mois sans tabac, le docteur avait plaidé pour des mesures répressives, alertant sur les maladies graves comme le cancer et les troubles cardiovasculaires liées à la consommation de tabac.
Le décret proposé s’inscrit dans une stratégie plus large de protection de la santé publique. En agissant contre le commerce illicite du tabac, le gouvernement entend aussi réduire l’accessibilité de ces produits, notamment chez les jeunes. À terme, ces mesures visent à créer un environnement moins propice au tabagisme et à diminuer sa prévalence au sein de la population.
La lutte contre le tabac est également une question économique. En régulant mieux le secteur, l’État prévoit de récupérer des recettes fiscales importantes, jusque-là perdues dans des circuits illégaux. Ces fonds pourront être réinvestis dans des programmes de prévention, contribuant à un cercle vertueux pour la santé et l’économie du pays.
Enfin, le Plan national de santé 2024-2026, qui qualifie le tabagisme de facteur aggravant pour de nombreuses maladies, souligne l’urgence d’une telle réforme. Ce décret marque le début d’une nouvelle ère dans la gestion de la santé publique au Gabon, où les efforts pour protéger les citoyens des dangers du tabac n’ont jamais été aussi déterminés.