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mercredi, février 5, 2025

Gabon : De la restauration de l’ordre urbain face à l’occupation anarchique à Libreville

Près d’un après le lancement de l’opération « Restauration de l’ordre urbain », dirigée par le Général Judes Ibrahim Rapontchombo, Libreville reste confrontée au chaos des occupations illégales. Annoncée comme un tournant majeur pour assainir les espaces publics de la capitale, cette initiative peine à produire des résultats concrets, laissant entrevoir des failles dans la gestion des espaces communaux et la mise en œuvre des politiques urbaines.

L’opération, qui a débuté le 17 janvier 2024, visait à rétablir l’ordre dans les rues de Libreville en débarrassant les trottoirs des commerçants ambulants illégaux, en éliminant les épaves de véhicules et en régulant les stationnements anarchiques. Pourtant, un simple passage dans des zones telles que Nzeng-Ayong suffit à constater que les efforts déployés n’ont eu qu’un effet limité dans le temps. Les trottoirs restent envahis, les déchets continuent de s’amonceler, et les véhicules abandonnés s’ajoutent à un décor déjà marqué par l’insalubrité.

La persistance de ces pratiques illégales révèle une dynamique profondément ancrée d’incivisme. Les commerçants, souvent avertis ou délogés, reprennent leurs activités peu après les contrôles municipaux. Cette attitude témoigne d’un manque de respect généralisé pour les règles en vigueur et d’un jeu du « chat et de la souris » constant entre les contrevenants et les autorités locales. En parallèle, l’absence d’une véritable politique de sensibilisation ou de sanctions rigoureuses renforce ce cycle d’anarchie urbaine.

Les habitants expriment leur frustration face à une situation qui perdure. « Rien n’a changé, malgré les annonces et les opérations », déplore un habitant de Nzeng-Ayong. Pour beaucoup, l’échec de cette initiative symbolise l’incapacité des autorités à instaurer une discipline urbaine cohérente. Cette impuissance administrative alimente un sentiment de lassitude et d’abandon parmi la population, tout en renforçant l’idée que l’ordre urbain reste une priorité secondaire.

Face à ce constat, des acteurs de la société civile appelés à des mesures plus fermes et coordonnées. « Seule une politique répressive, assortie d’un programme d’éducation civique véritable, permettra de changer les mentalités », estime un observateur. Pour être efficace, la restauration de l’ordre urbain doit être accompagnée d’un dialogue avec les commerçants, d’incitations économiques pour les activités légales, et d’un suivi rigoureux des mesures prises.

L’opération « Restauration de l’ordre urbain » avait le potentiel de redonner à Libreville une image de capitale ordonnée et propre. Mais son impact limité reflète les défis structurels et sociaux auxquels les autorités de transition doivent encore faire face. Si les annonces officielles ne s’accompagnent pas d’actions décisives, le désordre pourrait devenir un symbole durable d’une capitale en quête d’une gestion efficace et d’un respect citoyen retrouvé.

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