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mardi, septembre 16, 2025

Gabon : Confiant dans les projets structurants d’Oligui Nguema, Afreximbank engage plus de 1 600 milliards FCFA pour transformer le manganèse, l’énergie et la logistique

Le 27 juin 2025, en marge de la 32ᵉ Assemblée annuelle d’Afreximbank à Abuja, le Gabon a signé deux conventions majeures avec l’institution panafricaine. Le premier prêt, d’environ 3 milliards de dollars (≈ 1 600 milliards FCFA), cible la transformation locale du manganèse, l’augmentation de la capacité énergétique nationale, et la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire. Un second financement de 200 millions d’euros (≈ 112 milliards FCFA) est dédié à la construction de trois centrales électriques à Libreville, Port-Gentil et Lambaréné, promettant une puissance supplémentaire de 300 mégawatts.

Le Gabon, producteur important de manganèse à l’échelle mondiale, vise désormais à ne plus simplement exporter la matière brute, mais à la transformer localement. Cette orientation doit offrir une plus forte valeur ajoutée, créer des emplois qualifiés et stimuler le développement industriel interne. La transformation du manganèse est programmée pour devenir opérationnelle d’ici janvier 2029.

L’un des obstacles majeurs à l’industrialisation au Gabon est le manque d’énergie fiable et suffisante. Les accords avec Afreximbank engagent des financements spécifiques pour construire les trois centrales mentionnées, ce qui devrait accroître la capacité électrique nationale de 300 MW. Cette hausse est cruciale pour alimenter les usines, les infrastructures minières (notamment de manganèse transformé) et les zones industrielles en gestation.

Le gouvernement gabonais a décidé d’interdire les importations de poulet de chair à partir du 1ᵉʳ janvier 2027, pour stimuler la production locale. Le pays importe encore chaque année entre 55 000 tonnes de volaille environ, avec un coût significatif pour la balance commerciale. Pour soutenir le développement de la filière avicole, le Gabon identifie notamment le défi foncier : il lui faudrait approximativement 71 000 hectares supplémentaires de terres agricoles pour répondre à ses ambitions.

Ces projets comportent plusieurs défis : assurer un foncier sécurisé, mobiliser des compétences techniques, garantir que les infrastructures énergétiques soient mises en service à temps, et que la logistique ferroviaire soit conçue de manière efficace pour desservir les sites industriels. Tous ces pans doivent s’articuler avec une gouvernance rigoureuse pour éviter les retards ou les surcoûts. Si tout se déroule selon le calendrier annoncé, le Gabon pourrait amorcer une mutation structurelle vers une économie moins dépendante des exportations brutes, plus industrielle, et plus autonome sur le plan alimentaire.

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