Sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguema, le Conseil des ministres du 30 mai s’est transformé en véritable déclaration d’intention. Réuni au Palais présidentiel, l’exécutif a livré les premières lignes d’un nouveau virage économique. Un mot d’ordre semble guider cette nouvelle phase : rompre avec l’inertie pour inscrire l’État dans une dynamique d’investissement ciblé.
À mi-mandat, le Chef de l’État a haussé le ton, appelant à dépasser les lenteurs administratives et les annonces sans suite. Il a insisté sur l’attente grandissante d’un changement visible dans le quotidien des citoyens. Pour soutenir cet objectif, un arsenal d’outils financiers est en préparation. Le ministère de l’Économie, épaulé par plusieurs portefeuilles sectoriels, sera à la manœuvre pour concevoir et piloter ces instruments.
Cinq fonds souverains ont été annoncés, chacun chargé d’intervenir dans un champ stratégique. Le Fonds National pour l’Énergie et l’Eau ambitionne de consolider l’autonomie du pays dans ces deux domaines clés. De son côté, le Fonds pour le Développement de la Pêche et de l’Aquaculture devra structurer une filière encore mal exploitée, bien qu’elle dispose de ressources considérables.
Dans le secteur du logement, un Fonds Gabonais pour l’Habitat permettra de mieux encadrer le marché et de soutenir les professionnels du bâtiment. Le Fonds National pour les Infrastructures, quant à lui, entend servir de levier pour moderniser les routes, les services publics et les équipements collectifs encore en souffrance.
Enfin, le Fonds Stratégique Agricole viendra soutenir une agriculture encore trop tributaire des importations, en encourageant la production nationale. Derrière ces dispositifs, c’est l’image d’un État investisseur qui se dessine. Reste désormais à démontrer que l’ambition affichée peut se traduire par des résultats tangibles, au-delà des annonces.