Depuis le « Coup de la libération » orchestré par les forces de défense et de sécurité, Alain-Claude Bilie-By-Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, s’est imposé comme l’un des principaux détracteurs de la Transition. Ses critiques répétées et son opposition systématique à toute initiative des nouvelles autorités ont fait de lui une figure controversée sur la scène politique actuelle.
L’opposition de Bilie-By-Nze a atteint son point culminant lors du référendum du 16 novembre 2024, portant sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. L’ancien Premier ministre a mené une campagne active en faveur du NON, mobilisant ses réseaux pour contester un projet qu’il considérait comme un recul démocratique. Cependant, cette croisade n’a pas suffi à convaincre les électeurs : les résultats provisoires du ministère de l’Intérieur créditent le camp du NON de seulement 8,20 % des suffrages. Une claque électorale difficile à ignorer.
Ce résultat équivaut à un désaveu cinglant pour Bilie-By-Nze et ses alliés, notamment Pierre-Claver Maganga Moussavou. Ce référendum, au-delà de son enjeu institutionnel, s’est transformé en un véritable baromètre de popularité. Les électeurs gabonais, bien qu’attentifs à son discours, semblent lui refuser toute légitimité politique. Une réalité qui soulève des questions sur l’avenir de l’ancien Premier ministre dans l’arène nationale.
Dans un contexte où les figures politiques cherchent à se repositionner, cet échec appelle à une introspection. Dans d’autres démocraties, une débâcle de cette ampleur inciterait un homme politique à envisager une retraite stratégique ou à se réinventer. Pour Bilie-By-Nze, une carrière diplomatique, par exemple au sein d’organisations internationales, pourrait offrir une sortie honorable tout en continuant à contribuer à des débats d’intérêt global.
Cependant, ce revers met également en lumière un autre fait marquant : la Transition, malgré les critiques, semble jouir d’un large soutien populaire. Les Gabonais, après des décennies d’instabilité et de désillusions, privilégient des solutions de rupture plutôt que de s’accrocher aux figures du passé. C’est un message clair envoyé à tous ceux qui, comme Bilie-By-Nze, tentent de capitaliser sur des réseaux usés.
En définitive, l’heure semble venue pour l’ancien Premier ministre de tirer les conséquences de cet échec et de redéfinir son rôle dans le paysage politique. Choisira-t-il la voie de la résilience ou celle de la discrétion ? Une chose est certaine : le message des urnes ne peut être ignoré.