Le feu couve actuellement au sein de cet établissement parapublic chargé de la gestion des retraités. En effet, alors qu’un administrateur provisoire a été nommé afin de redresser la barque devenue déficitaire et que des décisions sont prises à cet effet, les employés ne trouvent rien de mieux que de penser à leur petite personne au détriment des retraités qui, de longues années durant, ont cotisé pour s’assurer une retraite.
C’est bien connu de tous. La CNSS dispose d’un effectif pléthorique estimé à plus de 1 900 personnes et sa masse salariale mensuelle primes comprises est à plus de 4 milliards. Malgré les efforts réguliers du gouvernement pour maintenir l’entreprise à flot, rien n’y fait.
Au fil des années, la situation n’a fait que se dégrader. Obligeant l’Etat à prendre le taureau par les cornes. Et, Christophe Eyi a été nommé administrateur provisoire de la CNSS pour restructurer en profondeur cette entité.
Le 22 mai dernier, le président du Syndicat des professionnels de la Caisse nationale de sécurité sociale (Sypross), André Richard Ndi Bekoung, déclarait : « l’Etat doit injecter 500 milliards de francs pour éviter la faillite de l’organisme de sécurité sociale et garantir le paiement des salaires et des prestations techniques. »
Un argumentaire construit sur la base des résultats d’une étude actuariale annonçant la cessation de paiement de la CNSS pour juillet 2022. Fort heureusement pour les milliers de retraités du Gabon et la salariés, cela n’a pas eu lieu. Toutefois, la CNSS est sous tension et les frondeurs le savent, les agents dont la grande majorité a été embauchée par clientélisme au grès des différents dirigeants qui s’y sont succédés.
Autrement dit, comment objectivement comprendre la réclamation d’un 13e mois quand ne collecte même me pas assez pour payer des compatriotes qui ont cotiser durant toute leur vie professionnelle ? D’ailleurs comment des personnes normalement constituées ont-elles pu instituer un 13e mois au sein d’un établissement qui ne rapporte pas un centime au contribuable gabonais ?
Ce qui soulève d’ailleurs d’autres interrogations : que faisaient le Gouvernement, la Cour des comptes, et tous les autres organismes de contrôle pour ne pas se rendre compte de cette hérésie ? Aujourd’hui, l’admnistration provisoire de la CNSS semble prise au piège. Il faut absolument sauver la boite, mais il importe également de sauver les emplois, mais peut-on normalement sauvegarder tous les emplois de la CNSS dont plus de 50% sont, en réalité, des emplois fictifs ?
La suppression du 13e mois et un audit sincère des ressources humaines sont une priorité absolue pour l’administration provisoire après le maintien du paiement des prestations sociales. Il est parfois nécessaire de couper la jambe pour éviter la gangrène ne progresse plus loin et soit finalement fatale. Ce 13 mois profitent à tous, cadres dirigeants, comme subalternes, mais à quand la fin de la récréation à la CNSS pour faire fonctionner normalement cette société vitale pour celles et ceux qui ont servi le pays de bien des manières au cours de leur vie ?
Quid de tous ces milliards engloutis dans la construction d’une prétendue nouvelle ville à Okolassi ? Où sont passées les fortes sommes destinées à la construction d’un siège social qui ne peut accueillir aucun agent ? Où en est la construction des « tour jumelles » ? Comment avec tous ces scandales, si toutes ces anomalies de gestion avaient connu des suites judiciaires, il n’y ait pas dès suites judiciaires pour éclairer l’opinion et faire comprendre aux salariés de la CNSS que sans les retraités, ils n’auraient pas de salaire et qu’au lieu d’exiger un 13e mois indû, il leur faudrait avant tout sécuriser leur rémunération garantie jusqu’ici grâce aux efforts colossaux de l’Etat.