Un an après le coup d’État qui a mis fin à son règne à la tête du Gabon, Ali Bongo Ondimba brise enfin son silence. Dans une lettre authentifiée par son avocat, Me Gisèle Eyue Békalé, l’ancien président annonce son retrait définitif de la vie politique. Ce retrait s’accompagne d’un appel solennel pour la libération de sa femme Sylvia et de son fils Noureddin, emprisonnés depuis août 2023. Dans cette lettre poignante, Ali Bongo reconnaît les failles de son mandat tout en plaidant pour la cessation des violences contre sa famille et la réconciliation nationale.
Dans son message, Ali Bongo revient sur les événements du 29 août 2023, jour où il a été démis de ses fonctions. Il reconnaît le pouvoir actuel de transition et souligne l’importance des élections à venir qui permettront aux Gabonais de choisir un nouveau président. Il se dit conscient des attentes de ses concitoyens et accepte la nécessité d’un changement. Cependant, il regrette que sa famille soit devenue le symbole des échecs d’un système contre lequel il a longtemps lutté, appelant ainsi à leur libération immédiate.
Ali Bongo annonce ensuite avec fermeté son retrait définitif de la scène politique. Il exprime son souhait de ne plus être un facteur de déstabilisation pour le pays, tout en précisant que sa décision inclut également son épouse Sylvia et son fils Noureddin. Il appelle au calme et à l’arrêt des sévices infligés à ses proches, rappelant qu’ils sont emprisonnés sans condamnation. Selon lui, ils sont devenus des boucs émissaires d’une situation qui dépasse largement leur personne.
L’ancien président exprime également sa propre douleur en tant qu’otage de sa situation actuelle. Privé de liberté de mouvement et soumis à une surveillance constante, il décrit un isolement intense, sans contact avec le monde extérieur ni nouvelles de sa famille. Cette souffrance personnelle résonne profondément avec celle de ses proches, particulièrement son fils, qui n’a pas pu voir ses enfants depuis plus d’un an.
Tout en assumant les erreurs de son passé à la tête du Gabon, Ali Bongo rappelle que cela ne justifie en aucun cas la brutalité infligée à sa famille. Il appelle les Gabonais à faire la différence entre justice et vengeance. L’ancien chef d’État admet que, malgré certaines réalisations sous sa présidence, trop de Gabonais continuent de souffrir. Il exprime son plus grand regret face à ces insuffisances et plaide pour que le pays puisse tourner la page et se concentrer sur la réconciliation nationale.
Enfin, Ali Bongo conclut son message par un appel à l’harmonie et à l’humanité. Il exhorte ses compatriotes, ainsi que les dirigeants actuels, à dépasser la vengeance pour écrire une nouvelle page de l’histoire du Gabon. C’est avec une sincérité teintée de regrets qu’il formule son souhait le plus cher : que le Gabon retrouve la paix et l’unité, sous la bénédiction divine.