Le cabinet de comptabilité Ernst & Young et le cabinet de réalisation d’études socio-économiques Mays Mouissi Consulting ont présenté les résultats d’une étude portant sur la contribution de la filière bois à l’économie nationale. Cette étude, réalisée sur instructions du ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d’Affectation des terres, le Professeur Lee White, vise à mesurer l’impact de ce secteur sur les plans économique, fiscal et social de 2018 à 2022.
Les résultats de cette étude révèlent l’évolution de l’industrie du secteur bois et mettent en lumière plusieurs avancées significatives.
Le secteur bois s’est désormais structuré principalement autour de trois types d’entreprises : les exploitants forestiers, les industries de transformation du bois opérant dans le périmètre d’une zone économique spéciale (ZES) et les industries de transformation du bois opérant en dehors des ZES.
Sur le plan économique, entre 2014 et 2022, le chiffre d’affaires de l’exploitation forestière a connu une progression de 231 %, passant de 28 milliards de francs CFA à 93 milliards de francs CFA. Quant à l’industrie forestière, son chiffre d’affaires a augmenté de 455 milliards de francs CFA (+292 %) pour atteindre 611 milliards de francs CFA en 2022. Le segment du placage a enregistré la plus forte progression, avec une hausse de 525 % entre 2014 et 2022.
La production de placage est passée de 197 189 mètres cubes en 2010 à 589 181 mètres cubes en 2022 (+191 %). Entre 2018 et 2022, la production des usines de transformation de bois (UTB) installées dans la ZES de Nkok est passée de 135 710 mètres cubes (environ 35 % de la production nationale de placage) à 360 775 mètres cubes (soit 61 % de la production nationale). Cela représente une augmentation de 166 % en 5 ans. En 2022, le Gabon s’est hissé au 6ème rang mondial des pays producteurs de feuilles de placage et au 1er rang en Afrique.
Sur le plan fiscal, les recettes imposables et douanières provenant du secteur bois ont connu une évolution remarquable. En 2022, les impôts et la douane gabonaise ont recouvré un montant total de 36 884 millions de francs CFA, contre 12 millions 798 mille francs CFA en 2018.
En ce qui concerne l’aspect social, le nombre d’emplois dans le secteur bois a augmenté de 49 % entre 2010 et 2022. Cette dynamique est portée par l’industrie forestière, qui a connu une croissance de 117 % en termes d’emplois, passant de 4 095 emplois en 2010 à 8 884 emplois en 2022.
En conclusion, entre 2018 et 2022, le secteur du bois a joué un rôle majeur dans l’amélioration de l’économie gabonaise. En effet, quelques années après la décision visionnaire du Président Ali Bongo Ondimba, d’interdire l’exportation de bois sous forme de grumes, le Gabon est passé d’une économie axée sur l’exportation de matières premières brutes à une économie favorisant la transformation locale du bois.
