Ce faux-profil qui se fait passer pour un prétendu journaliste français, s’était illustré dans la diffusion de fake news sur le Mali mais aussi sur plusieurs chefs d’Etat d’Afrique francophone parmi lesquels le président Ali Bongo Ondimba. Il a été confondu au terme d’une enquête minutieuse menée par Les Observateurs de France 24.
« Un journaliste indépendant se présentant comme un lanceur d’alerte a (…) paniqué la toile mardi en annonçant dans un twitte (sic !) que le président gabonais avait été ‘victime d’un nouvel accident cardiovasculaire selon plusieurs sources’ », avait écrit le média gabonais Gabonactu.com, un site d’information dirigé par Yves-Laurent Goma, qui est par ailleurs correspondant de RFI au Gabon, dans un article publié le 20 septembre dernier.
En réalité, il s’agissait tout simplement d’une grossière fake news provenant d’un compte Twitter pour laquelle une enquête minutieuse a été menée par Les Observateurs de France 24. Celle-ci a montré qu’il était géré depuis la Côte d’Ivoire. Il ressort à l’analyse de la ligne éditoriale de ce faux-compte un lien incontestable avec les intérêts du président ivoirien Alassane Ouattara.
Nonobstant les doutes que pouvaient légitimement soulever ce faux-compte Twitter, dont les tweets sont un tissu de fautes d’orthographe, de grammaire et de style, nombreux sont ceux, involontairement ou non, à s’être laissés dupés comme Yves Laurent Ngoma.
« Le compte de Gauthier Pasquet utilise une photo de profil volée au journaliste turc Can Dündar », révèle France 24. De plus, dans sa biographie, il est indiqué que ce pseudo-journaliste français travaillerait pour RFMTV. Ce média « pourrait renvoyer à la station radio française RFM, ou au média congolais Radiotélévision Forces des Médias. Contactés par nos confrères d’AfricaCheck, l’un et l’autre ont confirmé qu’il n’existait aucun journaliste au nom de Gauthier Pasquet dans leurs effectifs », poursuit France 24. Enfin, il apparait que « le compte @Gauthier_Pasq s’appelait auparavant @Petit_Ladji, tweetant sur l’actualité politique ivoirienne » et qu’il était la propriété d’une entité se présentant comme une « ONG » ivoirienne dénommée « ONG Sharing ».
Collusion entre Alassane Ouattara et Barro Chambrier ?
Entre autres cibles de ce faux-compte, figurent principalement les autorités de Bamako (Mali) ainsi que des chefs d’Etat, comme le président sénégalais Macky Sall ou encore de son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba.
Pour quelle raison s’en prendre aussi frontalement et régulièrement au chef d’Etat du Gabon ? « Il n’est un secret pour personne que, par le passé, le président ivoirien a accordé son soutien à l’opposition gabonaise, en particulier Jean Ping », souligne un diplomate selon lequel « Alexandre Barro Chambrier pourrait aujourd’hui avoir les faveurs du chef d’Etat ivoirien ». D’après lui, il ne donc pas s’étonner la propension de ce faux profil à diffuser autant de Fake news sur le numéro un gabonais.