Un conflit social couvait depuis plusieurs jours au sein de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), première entreprise minière du Gabon. Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a choisi d’intervenir personnellement. Ce mercredi 12 mars, il a reçu les représentants syndicaux accompagnés des dirigeants de l’entreprise, dans une tentative de calmer les esprits avant un possible bras de fer aux conséquences économiques lourdes.
Au centre du malaise : la question des primes, indemnités et rémunérations. Les syndicats reprochent à la direction de ne pas respecter le principe de révision triennale des avantages liés aux résultats financiers. Ce manquement, selon eux, alimente un sentiment d’injustice croissant au sein des équipes. Un représentant syndical évoque un simple rappel à la parole donnée : « Nous exigeons l’application des engagements pris en faveur des travailleurs. »
Face au risque d’un blocage complet de l’activité minière, le chef de l’État a exhorté les syndicats à temporiser. Il leur a demandé de surseoir à leur mouvement jusqu’à la fin du processus électoral en cours. L’appel a été entendu. Les représentants ont accepté de suspendre temporairement la grève, tout en posant leurs conditions : des mesures concrètes devront suivre rapidement.
Ce sursis offre un répit à l’entreprise et au gouvernement, mais il ne dissipe pas la méfiance. Le climat reste tendu, et les travailleurs attendent désormais des signes tangibles. La direction de la Comilog est plus que jamais sous pression pour rétablir le dialogue et proposer des solutions viables.
La menace est écartée pour l’instant, mais rien n’est encore joué. La gestion de cette crise sociale sera scrutée de près dans les semaines à venir, tant les équilibres économiques du pays sont liés à ce secteur stratégique.