Un nouveau partenariat énergétique entre le Gabon et la Turquie vient de franchir une étape déterminante. Le 31 juillet 2025, à l’occasion d’un forum d’affaires organisé à Ankara, les autorités gabonaises ont signé un protocole d’accord avec Aksa Enerji, l’un des leaders turcs de la production d’électricité. Cet accord prévoit la construction d’une centrale thermique à gaz d’une capacité de 1 000 mégawatts (MW), qui sera opérée par la société turque sous un contrat de location-exploitation d’une durée de dix ans, en collaboration avec la compagnie nationale gabonaise.
Le site retenu pour cette infrastructure se situe dans la province de la Ngounié, entre Mandji Ndoulou et Fougamou. Le projet comprend également le déploiement d’une ligne d’évacuation destinée à acheminer l’électricité vers le réseau national. Cette connexion directe est conçue pour renforcer la stabilité du système existant et améliorer la distribution sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones insuffisamment desservies.
Le Gabon affiche actuellement une capacité installée de 704 MW, loin des 1 039 MW de demande projetée pour la fin de l’année. Pour répondre à cet écart, les autorités ont fixé un objectif ambitieux : atteindre une capacité de 1 280 MW d’ici décembre 2025. Plusieurs mesures ont déjà été prises dans ce sens, notamment la mise en service en 2024 de la centrale solaire d’Ayémé (120 MW) et l’introduction de nouveaux groupes électrogènes, qui ont contribué à une hausse de la production de 4,6 % sur l’année.
Si le coût précis du projet avec Aksa Enerji n’a pas encore été rendu public, il s’inscrit dans un programme plus large : le Plan national de développement pour la transition (PNDT). Selon les prévisions budgétaires officielles, près de 1 134,5 milliards de francs CFA seront mobilisés sur la période 2024-2026 pour soutenir le développement du secteur électrique, soit une moyenne annuelle de 378 milliards FCFA.
En s’appuyant sur le gaz naturel, ressource largement disponible dans le pays, le Gabon cherche à consolider sa souveraineté énergétique. Cette stratégie s’insère dans une approche mixte combinant thermique, solaire et hydroélectrique, avec l’objectif de sécuriser l’approvisionnement, de diversifier les sources de production et de limiter progressivement le recours aux importations.