Le ministre des Travaux publics et de la Construction, Edgard Moukoumbi, s’est rendu ce lundi 2 juin sur le chantier stratégique de l’échangeur du Camp de Gaulle. Cette visite de terrain, conduite en présence du Délégué spécial de Libreville, Adrien Nguema Mba, du directeur général de l’ANUTTC, Adelphe Gildas Mickoto, et du chef d’entreprise Alain Claude Kouakoua, marque une étape décisive dans l’avancement des travaux. Soutenu par le Génie militaire, le ministre est venu superviser le lancement effectif des démolitions sur les zones encore occupées, malgré de nombreuses mises en garde.

Les opérations concernent principalement les habitations érigées sur les emprises du futur échangeur et du boulevard de la Transition, un axe structurant qui reliera Jeanne Ebori à l’Assemblée nationale. En plus d’un désengorgement attendu du trafic urbain, le projet prévoit une meilleure gestion des eaux pluviales à travers l’aménagement de bassins versants, afin d’enrayer les inondations à répétition. Si les plans ont été longuement partagés et les dédommagements anticipés pour les occupants recensés, une frange de la population n’a pas encore libéré les lieux.
Face à cette inertie, Edgard Moukoumbi a tranché : les travaux avancent, et l’État entend tenir son calendrier. « Le temps des avertissements est terminé », a-t-il déclaré sans détour. Le recours au Génie militaire vise à sécuriser le déroulement des opérations et garantir l’évacuation complète des zones concernées. Les bulldozers sont désormais à l’œuvre, et le signal politique est clair : aucune ambition d’ampleur ne se bâtit sans fermeté.

Le ministre a rappelé que ce chantier, comme d’autres en cours dans la capitale, répond à une volonté affirmée de transformer Libreville en une ville plus fluide, fonctionnelle et résiliente. À ses yeux, cette dynamique ne peut se heurter indéfiniment à des blocages locaux ou à des occupations prolongées du domaine public. La ligne gouvernementale s’affirme désormais plus directe, avec le soutien implicite des plus hautes sphères de l’État.
Ce virage opérationnel s’inscrit dans une logique de modernisation accélérée des infrastructures, jugée indispensable pour accompagner les mutations économiques et démographiques du pays. Entre impératifs de développement et tensions sur le terrain, l’exécutif entend montrer qu’il tient le cap — quitte à bousculer les habitudes.
