Le Gabon vient d’acter un tournant stratégique pour améliorer l’accès à l’eau potable. Un accord de coopération de 200 millions d’euros sur cinq ans a été signé entre la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et le groupe français SUEZ. Derrière cette alliance, une ambition claire : moderniser les infrastructures hydrauliques du pays, tout en renforçant les compétences locales pour rendre la réforme pérenne.
Les premières zones ciblées sont Libreville, Owendo, Ntoum et plusieurs agglomérations de l’intérieur. Objectif : revoir en profondeur le système de production, de transport et de distribution de l’eau pour mieux répondre à la pression démographique et urbaine. L’effort ne se limite pas à la rénovation : il s’agit de transformer l’ensemble de la chaîne, du captage à la distribution domestique.
Le plan comprend notamment la détection automatisée des fuites, la modernisation des branchements, la suppression des raccordements aériens à risques, et l’installation de compteurs intelligents. Cette approche vise une gestion plus fiable, plus équitable et conforme aux standards techniques internationaux. C’est aussi un signal clair envoyé à la population sur la volonté d’améliorer les services essentiels.
La montée en compétence est un pilier central du projet. Grâce à la méthode WIKTI développée par SUEZ, les agents de la SEEG bénéficieront d’un encadrement individualisé. L’objectif est double : ancrer les savoir-faire au sein du pays et améliorer durablement les performances du service public de l’eau.
Le financement, partiellement soutenu par un prêt concessionnel français, inclut également une dimension locale forte : 60 millions d’euros seront alloués aux PME gabonaises, appelées à intervenir sur les chantiers. Encadrées par SUEZ, elles bénéficieront de formations spécifiques en sécurité et en conformité technique. Une façon de faire de cette réforme un levier de développement à large spectre, au cœur des engagements du Président Oligui Nguema.
