Dans un contexte de bascule politique imminent, la ministre gabonaise de la Défense, Brigitte Onkanowa, a entamé une tournée symbolique ce 29 avril 2025 dans plusieurs casernes de Libreville. À quelques jours de l’investiture du président élu Brice Clotaire Oligui Nguema, elle a voulu rappeler aux troupes leur devoir de discipline, de loyauté et de retrait du champ politique. Une séquence forte qui marque le retour annoncé des militaires à leur rôle traditionnel, après huit mois d’une transition marquée par leur omniprésence.
Accompagnée des plus hauts gradés de l’armée et de la gendarmerie, Onkanowa a visité les principales garnisons de la capitale : le camp de Gendarmerie du Gros-Bouquet, le Camp Aïssat, l’État-Major de la Garde républicaine et le Camp Baraka. À chaque étape, un message clair : saluer le patriotisme des forces armées tout en réaffirmant l’urgence d’un retour à la neutralité militaire. Cette tournée n’avait rien d’une formalité protocolaire. Elle sonnait comme un passage de témoin entre une période d’exception et un retour à la norme républicaine.
La ministre a insisté sur le maintien de la cohésion et de l’exemplarité dans les rangs, des valeurs qui ont, selon elle, permis de préserver la stabilité du pays tout au long de la transition. Face aux soldats, elle a choisi des mots qui tracent les contours d’un nouvel ordre : « Restons indivisiblement liés par notre devise d’honneur et fidélité à la patrie. » L’armée, désormais appelée à redevenir “la grande muette”, doit se tenir à distance du jeu politique, sans renier son rôle fondamental dans la sécurité nationale.
Au cœur de son discours, trois lignes de conduite : exemplarité éthique, fidélité à la Constitution et respect de la hiérarchie. Ces principes, elle les adresse à tous les niveaux de commandement, comme des garde-fous destinés à encadrer le retour à une armée strictement républicaine. En réaffirmant la neutralité politique comme pilier central, Brigitte Onkanowa ancre les futures actions militaires dans un cadre légal rigoureux.
Cette démarche sonne comme une clôture. Celle d’une phase transitoire où les militaires ont joué un rôle moteur, mais aussi celle d’un retour à une gouvernance où les civils reprennent pleinement la main. Le message est clair : avec l’avènement de la cinquième République, les armes rentrent dans les casernes, et la République reprend ses droits.
