Entre juin et août, l’opération internationale Serengeti 2.0, coordonnée par Interpol avec le soutien du Royaume-Uni, a abouti à l’arrestation de 1 209 personnes dans 18 pays africains et à la saisie de près de 97,4 millions de dollars, soit environ 55 milliards de FCFA. Le Gabon, bien que n’ayant pas enregistré les plus importantes saisies, a pris une part active à cette campagne, marquant son engagement à protéger ses citoyens face à la montée des fraudes numériques.
L’opération, deuxième du genre après une première édition en 2024, s’inscrit dans le cadre de l’Initiative conjointe africaine contre la cybercriminalité (AFJOC). Elle a permis le démantèlement de plus de 11 400 infrastructures criminelles et l’identification de près de 88 000 victimes sur le continent. Interpol souligne que ces résultats traduisent l’ampleur des menaces liées aux escroqueries en ligne, aux rançongiciels et aux arnaques aux cryptomonnaies.

Pour le Gabon, cette participation témoigne d’une volonté affirmée de renforcer ses mécanismes de cybersécurité. Libreville entend non seulement s’appuyer sur ses partenaires internationaux mais également développer des moyens nationaux adaptés, en accélérant l’adoption de lois spécifiques, en dotant les forces de sécurité d’outils modernes et en investissant dans la formation d’enquêteurs spécialisés.
Selon Valdecy Urquiza, secrétaire général adjoint d’Interpol, chaque opération conjointe « approfondit la coopération, accroît le partage d’informations et développe les compétences d’enquête ». Le Gabon, en s’inscrivant dans cette dynamique, cherche à consolider ses capacités tout en s’alignant sur les standards internationaux en matière de cybersécurité.
Aux côtés du Gabon, 17 autres pays africains, dont le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Rwanda, ont participé à Serengeti 2.0. Cette mobilisation collective illustre que la lutte contre la cybercriminalité s’impose désormais comme un chantier continental, où la participation gabonaise prend une dimension stratégique pour la sécurisation du cyberespace africain.