Le Gabon vient de tourner une nouvelle page de son histoire politique. Moins de deux ans après le coup d’État du 30 août 2023, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été officiellement déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 13 avril 2025. Un scrutin qualifié de “première élection post-putsch” et qui consacre sans équivoque l’homme fort du pays.
Avec un score impressionnant de 90,35 % des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires annoncés par le ministère de l’Intérieur, Oligui Nguema s’impose dans les urnes comme il s’était imposé par les armes : sans partage. Un résultat qui évoque, par son ampleur, les plébiscites d’un autre temps, dans un style que certains n’hésitent pas à qualifier de « soviétique ».
Cette victoire écrasante n’est pas une surprise pour les observateurs de la scène gabonaise. Pendant sa campagne, menée tambour battant à travers le pays, Oligui Nguema n’avait pas caché son ambition d’obtenir une légitimité populaire nette. Il l’a demandé ; les électeurs gabonais le lui ont accordé avec une fidélité remarquable.
Pour nombre de ses compatriotes, ce vote exprime avant tout une reconnaissance. Celle d’un homme perçu comme le libérateur d’un système épuisé, auquel il a mis fin en août 2023. En se présentant comme le garant de la stabilité et du renouveau, Oligui Nguema a su capitaliser sur l’élan national suscité par sa prise de pouvoir.
Il entame désormais un mandat de sept ans, fort d’un soutien massif mais aussi d’une attente immense. Si ce score confirme son emprise politique, il engage aussi sa responsabilité à répondre aux aspirations profondes du pays : réforme des institutions, lutte contre la corruption et justice sociale. Le plébiscite est acquis, mais le véritable défi ne fait que commencer.
