Mardi dernier, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu en audience le ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce et des PME-PMI. Au centre de l’entretien : le Grand Prix National de l’Entrepreneuriat, une initiative lancée dans le sillage de la refondation politique engagée depuis septembre 2023. Ce programme, porté directement par la présidence, se veut un instrument concret pour stimuler l’économie nationale par la valorisation des talents locaux.
Conçu comme un concours annuel, ce dispositif cible spécifiquement les jeunes entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans, dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, le numérique, les énergies renouvelables ou encore l’artisanat. L’objectif est double : d’une part, encourager l’innovation locale ; d’autre part, diversifier une économie encore largement dépendante des hydrocarbures. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du pouvoir de donner corps à une souveraineté économique plus ancrée dans les réalités du pays.
Les candidatures, déjà ouvertes, ont enregistré un engouement notable. Selon les premières données communiquées au chef de l’État, plusieurs centaines de dossiers ont été déposés. Les projets retenus bénéficieront non seulement d’un financement, mais aussi d’un accompagnement technique et d’une mise en relation avec les acteurs clés du marché. Le concours entend ainsi dépasser le simple effet d’annonce pour s’inscrire dans une logique de suivi et d’impact mesurable.
Au-delà du concours lui-même, cette initiative traduit une volonté politique assumée : créer un écosystème entrepreneurial résilient capable de générer des emplois pérennes. En plaçant les jeunes au cœur du processus, le gouvernement tente de répondre à un défi structurel majeur : un taux de chômage élevé chez les moins de 35 ans, combiné à un déficit de dispositifs d’accompagnement adaptés à la réalité locale.
Le Grand Prix National de l’Entrepreneuriat apparaît ainsi comme l’un des premiers chantiers visibles d’un projet plus large : bâtir une économie gabonaise fondée sur la valeur ajoutée interne. En multipliant les leviers d’inclusion économique, Brice Oligui Nguema envoie un signal à la fois politique et social : l’ère des rentes extractives non redistribuées pourrait laisser place à une dynamique plus ouverte, portée par les compétences et l’initiative privée.