Pour son tout premier voyage officiel depuis son investiture à la tête du Gabon, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi de se rendre à Malabo, en Guinée équatoriale. Un choix symbolique fort, qui témoigne de la priorité accordée aux relations régionales, mais aussi de la reconnaissance exprimée envers son hôte, le président Teodoro Obiang Nguema, présent lors de la cérémonie d’investiture à Libreville, le 3 mai dernier.
Cette visite d’État marque un tournant diplomatique entre les deux pays voisins. Plusieurs accords bilatéraux devraient être signés, touchant notamment à la diplomatie, à la sécurité, à la culture et au sport. Ces engagements traduisent une volonté commune de raffermir des liens historiques déjà solides, dans un esprit de coopération renforcée. Au-delà des protocoles, c’est une alliance durable qui semble se dessiner entre Libreville et Malabo.
Le dossier sensible de l’île Mbanié, source de différend entre les deux États, occupe une place centrale dans les échanges. Conscients de l’héritage partagé et de la nécessité de préserver la paix, les deux présidents affichent leur préférence pour une résolution apaisée du contentieux. Le climat des discussions, posé et fraternel, laisse entrevoir un règlement fondé sur l’écoute mutuelle et la maturité politique.
Un comité conjoint d’experts a été mis en place afin d’examiner en profondeur les tenants du litige. Sa mission : proposer une solution consensuelle et durable, à l’abri des pressions extérieures. Cette approche pragmatique, guidée par le respect mutuel, confirme que Malabo et Libreville entendent tourner la page du désaccord sans compromettre leur entente séculaire.
En marge de cette visite, le président gabonais participera le 7 juin à la 26e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC. Une opportunité supplémentaire pour affirmer l’engagement du Gabon dans l’intégration régionale, alors que le thème retenu – “Consolider les acquis de la réforme de la CEEAC pour accélérer l’intégration régionale et la construction d’une communauté de destin en Afrique centrale” – entre en résonance directe avec l’esprit de son déplacement à Malabo.