25 C
Libreville
samedi, mai 24, 2025

Avec un projet de société irréaliste et se faisant rappeler son passé sulfureux, Bilie-By-Nze rabaisse les journalistes

Alain-Claude Bilie-By-Nze a, une fois de plus, marqué les esprits lors de son passage dans l’émission 1 candidat, 1 projet, diffusée le vendredi 4 avril. Fidèle à son style, l’ancien Premier ministre a déroulé un discours aussi maîtrisé sur la forme que contesté sur le fond. Derrière une rhétorique habile, son programme présidentiel soulève toutefois de nombreuses interrogations, tant sur sa faisabilité que sur sa sincérité.

Le candidat de la plateforme Ensemble pour le Gabon a dévoilé un projet de société ambitieux, voire utopique. Parmi ses promesses : consacrer 10 % des revenus pétroliers au social, verser un revenu mensuel de 150 000 francs CFA aux jeunes sans emploi ainsi qu’aux personnes âgées, et maintenir une aide dégressive sur trois ans pour les jeunes diplômés. Des propositions chiffrées, séduisantes sur le papier, mais que plusieurs observateurs jugent déconnectées de la réalité économique du pays.

Interpellé par un journaliste sur son rôle dans le régime précédent, Bilie-By-Nze a visiblement perdu son sang-froid. À la question : “Pourquoi ne l’avez-vous pas fait quand vous étiez avec le régime déchu ?”, l’ex-ministre a esquivé, préférant s’en prendre directement à la presse. Qualifiant les journalistes de “nouveaux esclaves” au service du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), il a détourné le débat sur un ton acerbe et méprisant, suscitant un vif malaise sur le plateau.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont dénoncé le ton condescendant du candidat et son incapacité à assumer son passé. Certains soulignent la contradiction flagrante entre ses critiques du système Bongo et le rôle central qu’il y a longtemps occupé. Difficile pour lui, dans ces conditions, de convaincre l’opinion qu’il incarne le changement.

Malgré sa verve et sa maîtrise de la langue, Alain-Claude Bilie-By-Nze peine à dissiper les doutes sur sa crédibilité. Sa déclaration passée selon laquelle “les Gabonais vivent au-dessus de leurs moyens” et sa minimisation des violences post-électorales de 2016 (“il n’y a eu qu’un seul mort”) restent profondément ancrées dans les mémoires. Autant de propos qui, dans un contexte électoral tendu, pourraient bien le rattraper.

Derniers articles
Articles similaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici