Le rapport Global Attractiveness Index 2025 de l’agence de conseil The European House – Ambrosetti révèle un paysage contrasté au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) : le Gabon se distingue comme le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers dans la sous-région, tandis que le Tchad connaît une amélioration de son score malgré une baisse dans le classement mondial. Ces résultats invitent à analyser les dynamiques internes et extérieures qui façonnent l’attractivité des nations de la CEMAC.
Avec un score de 24,7 sur 100, le Gabon occupe la 98ᵉ place sur 146 pays dans cet indice global. Malgré une légère baisse de 0,3 point et une perte de trois rangs par rapport à l’édition précédente, il conserve la première position de la CEMAC. Ces chiffres suggèrent que même si les fondamentaux économiques restent jugés plutôt favorables, des défis subsistent pour maintenir ou améliorer cette attractivité.
Le Tchad se positionne à la deuxième place dans la CEMAC avec un score de 19,5/100, en hausse d’un point par rapport à l’année passée, bien que son rang mondial soit descendu de sept places, à 121ᵉ sur 146. Derrière, le Cameroun, considéré historiquement comme un pilier économique régional, obtient un score de 15,8/100, stable, mais subit une chute de quatre places au classement mondial. Les autres États membres — la République centrafricaine, le Congo et la Guinée équatoriale — ne figurent pas dans cette édition du rapport.
L’indice se base sur plus de 50 indicateurs provenant d’organisations telles que l’ONU, le FMI, la Banque mondiale ou la CNUCED. Ces indicateurs couvrent plusieurs dimensions : performance économique (croissance, inflation, chômage, diversification des exportations…), développement humain et social (éducation, espérance de vie, égalité des sexes, pollution), gouvernance, paix, et progrès technologique. Un système d’échelles permet de classifier l’attractivité : « faible » (0-30), « moyenne » (30-60), « bonne » (60-80) et « forte » (80-100). Dans ce contexte, même les meilleurs scores des pays de la CEMAC restent dans la catégorie « faible ».
Le contraste entre la CEMAC et d’autres régions d’Afrique, notamment celles de l’Ouest, souligne une marge de progression significative pour les États centrafricains. Pour le Gabon et le Tchad, deux défis majeurs se dégagent : renforcement des institutions de gouvernance, et amélioration des indicateurs sociaux et environnementaux. L’attractivité dépend non seulement des politiques économiques mais également de la stabilité politique, de la transparence, de la qualité des infrastructures, et de la capacité à offrir un climat favorable aux investissements à long terme. Ces éléments seront déterminants pour éviter l’essoufflement des performances observées.