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samedi, décembre 7, 2024

Affaire des valises d’argent de Guy Nzouba Ndama : Un diplomate y voit une ingérence incontestable du Congo dans la vie politique du Gabon

Un ambassadeur passé par le Congo, puis par Libreville, est formel. La forte somme saisie alors qu’elle était dissimulée dans 3 grosses valises à l’arrière d’un pick-up dans lequel avait pris place Guy Nzouba Ndama, proviendrait sans aucun doute du palais du peuple de Brazzaville. Dans sa livraison de cette semaine, le très introduit Africa Intelligence révèle que le président ferait les frais de la lutte d’influence que se livrent Jean Dominique Okemba et le colonel Guy Olivier Pella. Ce qui a conduit à son interpellation à la frontière de Kabala par des douaniers gabonais.

Hier, Africa Intelligence, ce média très introduit auprès des gouvernements et palais africains, mettait en lumière qu’une brouille entre deux proches du président Denis Sassou Nguesso, le colonel Guy Pella et Jean-Dominique Okemba, seraient à l’origine de l’arrestation le 17 septembre dernier à la frontière entre le Gabon et le Congo-Brazzaville de l’ex-PAN gabonais Guy Nzouba-Ndama.

A en croire ce média, le milliard 190 millions de francs CFA en liquide saisi proviendrait, non pas de la vente d’un terrain comme l’a laissé entendre sieur Guy Nzouba-Ndama au tribunal de Franceville, mais d’un don du pouvoir de Brazzaville lui ayant été remis en mains par le colonel Guy Pella, un des hommes de confiance du président congolais Denis Sassou-Nguesso.

Bien que cela n’ait rien de nouveau ainsi que le souligne Africa Intelligence, « par le passé, de nombreux opposants politiques gabonais – à l’image de Jean Ping pour l’élection de 2016 – sont (…) venus chercher un parrainage et un soutien financier auprès de Denis Sassou Nguesso, dont les relations avec Ali Bongo sont notoirement exécrables. »

D’après cet ambassadeur occidental, en poste il y a quelques années en Afrique centrale, cette pratique est en place depuis belle lurette. « La principale leçon à tirer de l’affaire Nzouba-Ndama, c’est que le Congo-Brazzaville n’a pas renoncé à s’ingérer dans la vie politique gabonaise. Toutefois, si les lumières médiatiques sont aujourd’hui braquées sur M. Nzouba-Ndama, il serait faux de croire qu’il est le seul au sein de l’opposition gabonaise à rechercher des financements auprès de Brazzaville », explique le haut-diplomate qui ajoute que « Denis Sassou Nguesso reste, à ce jour, perçu comme le principal bailleur de fonds de l’opposition gabonaise. Son autre grand soutien est le président ivoirien Alassane Ouattara ».
C’est le président du parti Les Démocrates hors-jeu pour la présidentielle prévue en 2023 au Gabon, ce qui fait les affaires de son dauphin le docteur Séraphin Akure-Davain, l’opposant gabonais qui aurait désormais les faveurs de Brazzaville serait, d’après diverses sources, non plus Jean Ping comme en 2016, mais Alexandre Barro Chambrier, un ex-baron du PDG, d’une quinzaine d’années plus jeune, qui préside le RPM, un parti qui compte six députés, espère toujours retourné Otchombé à son avantage.

Toutefois, prévient notre diplomate, « les largesses de Brazzaville ne se limitent pas à l’opposition gabonaise stricto sensu. Beaucoup d’argent transitent à travers certaines organisations ou personnalités dites de la société civile qui se font, avec plus ou moins de discrétion, les hérauts du Congo au Gabon ». Il ne serait donc pas étonnant de voir dans les prochains jours des réactions de gabonais, des personnalités connues ou non, visant à défendre le président congolais Denis Sassou Nguesso.

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