Lors de son passage devant le tribunal de première instance de Franceville ce 18 octobre 2022, le président du parti les Démocrates et ex-président de l’Assemblée nationale a semble-t- il eu le temps de rassurer ses souvenirs (ou plutôt son courage) et de donner une version qui expliquerait sa mésaventure rocambolesque.
Pour rappel, lors de son passage à la frontière entre le Congo Brazzaville et le Gabon, ce pilier de la politique a été pris le 17 septembre la main dans le sac (ou plutôt dans les valises) en train de faire venir sur le territoire 1,19 milliard de Francs CFA. Incapable de donner des explications crédibles, il fait aujourd’hui face à la justice.
Pour se défendre face à ses charges, l’ex PAN a mentionné la vente d’un terrain de près de 9 000 mètres carrés à Pointe-Noire. Problème, cette opération aurait été en liquide et sans aucun acte notarié. Aucune preuve concrète et tangible ne peut donc soutenir ces propos.
Une source proche de l’enquête s’interroge logiquement sur cette fable (soufflée selon certains par son avocat) « Si tel était le cas, pourquoi ne pas avoir déclaré cette somme ni au Congo-Brazzaville ni au Gabon ? Pourquoi s’être fait payer en liquide alors que ce genre de transaction, sous acte notarié, est effectué par chèque ou par virement bancaire ? Pourquoi l’intéressé s’est-il rendu ce jour-là à Oyo et non à Pointe-Noire ? Et surtout, pourquoi n’avoir produit aucun acte notarié attestant de la vente ? ».
Des remarques légitimes qui ont été partagées par le procureur de la République, ce dernier ayant requis contre M. Nzouba-Ndama six mois d’emprisonnement avec sursis et de 2 milliards 380 millions de francs d’amende. Un montant équivalent à 2 fois le montant de la valeur saisie lors de l’infraction.
Rendez-vous le 25 octobre pour la conclusion de cette procédure.
Espérons que le principal intéressé parvienne à convaincre la justice, car ces mésaventures se poursuivent. Ainsi, devant la Cour criminelle spéciale, il est poursuivi pour blanchiment de capitaux et intelligence avec une puissance étrangère. Dans cette affaire, il risque la prison ferme et une amende d’un montant bien supérieur ainsi que la privation de ses droits civiques notamment une candidature à la présidentielle l’année prochaine.
Cette affaire a aussi déclenché des remous à l’étranger, le cas du politicien de 76 ans a secoué l’opposition et la société civile qui ne semble a pas adhérer à cette « version » et exigent des réponses auprès des autorités sur la provenance de ces fonds.