De passage à Port-Gentil, capitale économique et poumon énergétique du Gabon, le ministre du Pétrole, Sosthène Nguema Nguema, a lancé un avertissement clair aux compagnies opérant dans le secteur : les pratiques abusives de sous-traitance à travers les contrats d’intérim ont vécu. Lors d’une rencontre avec les employés de la société Assala Energy, il a défendu une vision plus équitable des relations de travail, en droite ligne avec les réformes prônées par la transition portée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Depuis sa nomination, Sosthène Nguema Nguema multiplie les concertations avec les parties prenantes du secteur pétrolier : directions générales, partenaires sociaux, opérateurs économiques et employés. Cette démarche de terrain, engagée dans la ville stratégique de Port-Gentil, vise à mieux cerner les mécanismes de contournement qui fragilisent les droits sociaux des travailleurs gabonais. Le ministre se montre déterminé à faire appliquer les orientations de la Vᵉ République, qui ambitionne de moraliser la gestion publique et privée.
Les constats sont accablants. Certaines compagnies pétrolières utiliseraient des agences de placement ou des prestataires locaux comme écran pour se soustraire à leurs obligations légales : paiement des cotisations sociales, droit à la retraite, assurance santé, entre autres. Ces manœuvres, qui impactent directement les travailleurs intérimaires, ont été jugées inacceptables par le ministre, qui a insisté sur la responsabilité sociale des entreprises, quelle que soit leur nationalité.
L’État entend désormais appliquer des mesures coercitives à l’encontre des entreprises contrevenantes. Parmi les sanctions envisagées figurent de lourds redressements fiscaux et des poursuites pour non-respect des normes sociales. L’objectif affiché est de restaurer la dignité professionnelle des Gabonais et de redonner du sens à l’emploi dans un secteur qui génère plus de 60 % des revenus de l’État.
Avec cette sortie remarquée, Sosthène Nguema Nguema se positionne comme l’un des ministres les plus engagés de la Vème République. Sa volonté de rompre avec des pratiques longtemps tolérées dans le secteur pétrolier pourrait inaugurer une nouvelle ère de rigueur et de transparence, à l’heure où le pays cherche à bâtir une économie plus juste et plus inclusive.