Le pavillon gabonais à l’Exposition Universelle 2025 d’Osaka-Kansai s’est transformé, le temps d’une journée, en tribune stratégique pour valoriser l’un de ses plus grands atouts : sa forêt. À l’occasion de la Journée nationale du Gabon, le ministre des Eaux et Forêts, chargé du Conflit Homme-Faune, Maurice Ntossui Allogo, a pris part à un panel ministériel international, axé sur les opportunités économiques gabonaises. Une occasion choisie pour repositionner le pays comme un acteur incontournable de l’économie verte.
Le Gabon, qui compte près de 88 % de couverture forestière, abrite plus de 400 espèces d’arbres recensées par les experts du secteur. Pourtant, moins de 15 % d’entre elles sont exploitées commercialement. Ce potentiel sous-utilisé constitue une marge de progression significative dans une industrie bois qui représente déjà environ 60 % des exportations hors pétrole du pays. En appelant à diversifier les essences exploitées et à investir dans la recherche appliquée, le ministre a insisté sur la nécessité d’optimiser cette richesse naturelle.

Un point d’alerte a également été soulevé concernant la chaîne de valeur du bois. Maurice Ntossui Allogo a rappelé que seulement 40 % du volume d’une grume est aujourd’hui réellement valorisé dans les processus de transformation. Le reste est perdu ou sous-exploité. Dans ce contexte, l’accent est mis sur la transformation locale, afin de passer d’un modèle d’exportation brute à une économie industrielle capable de produire du mobilier, des matériaux de construction ou encore du design haut de gamme, compétitifs à l’international.
Au-delà des enjeux économiques, le Gabon s’impose de plus en plus comme un levier environnemental à l’échelle mondiale. Ses forêts stockent chaque année des centaines de millions de tonnes de CO₂, selon les estimations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ce qui en fait l’un des rares pays à absorber plus de carbone qu’il n’en émet. Ce rôle de « puits de carbone » place le Gabon au cœur des discussions sur les marchés de crédits carbone et de la finance climatique.
Cet engagement s’inscrit dans le cadre du pilier 5 du programme présidentiel gabonais, centré sur « l’économie et le développement durable ». À travers sa participation à l’Expo 2025, le gouvernement cherche à rassurer les partenaires étrangers sur la stabilité institutionnelle du pays et à attirer des investissements à long terme, en misant sur un modèle équilibré entre croissance économique et protection de l’environnement.