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lundi, août 25, 2025

À Osaka, la Fondation Ma Bannière de Zita Oligui Nguema esquisse les contours d’un textile national propre au Gabon

C’est à l’Exposition Universelle Osaka 2025, dans le cadre de la « Gabon Week », que le pays a choisi de dévoiler une initiative singulière : la création d’un pagne national gabonais. Cette démarche, impulsée par la Première Dame Zita Oligui Nguema à travers la Fondation Ma Bannière, vise à bâtir une identité textile propre au Gabon, en mobilisant des ressources locales et des savoir-faire longtemps restés en marge de l’économie formelle.

Le choix du raphia n’est pas anodin. Utilisée depuis des générations dans les pratiques artisanales gabonaises, cette fibre végétale est aujourd’hui revalorisée pour ses qualités écologiques et symboliques. Présenté pour la première fois à Osaka sous forme d’un textile mêlant raphia et coton, ce tissu se veut le socle d’un vêtement national à la fois durable et représentatif d’un ancrage culturel assumé. Le public international a pu en découvrir les premières déclinaisons lors d’un défilé organisé dans le pavillon gabonais.

La direction artistique de ce projet a été confiée à Doriane Leet Cooper, créatrice gabonaise formée à l’École supérieure des arts et techniques de la mode (ESMOD). Reconnue sur la scène continentale, elle a conçu une collection exclusive qui conjugue esthétique contemporaine et matières premières locales. Chaque modèle incarne une volonté de faire émerger un design gabonais identifiable, capable de rivaliser sur les marchés africains et internationaux.

Au-delà de la vitrine offerte à Osaka, l’objectif est plus large : structurer une véritable filière textile au Gabon. La Fondation Ma Bannière projette de relancer la transformation du coton, de soutenir les tisserands et d’initier les jeunes à la production textile. L’enjeu économique rejoint ici une dynamique d’autonomisation, avec une attention particulière portée aux femmes et aux entrepreneurs en devenir. À terme, cette industrie pourrait devenir un levier d’emploi et de rayonnement national.

La présence gabonaise à Osaka dépasse donc l’exercice de représentation diplomatique. Elle marque une tentative assumée de repositionnement stratégique : faire du textile un outil d’affirmation culturelle et de développement industriel. Si le pagne national gabonais n’en est qu’à ses prémices, l’ambition qu’il incarne est claire. Il ne s’agit pas seulement de défiler, mais de s’ancrer.

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