Le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations annonce l’ouverture — du 22 au 30 septembre 2025 — d’un audit portant sur toutes les ordonnances en attente de règlement à la Trésorerie pour les exercices 2022 à 2025. Les opérateurs économiques concernés devront remettre une série de justificatifs (conventions, factures certifiées, bons de commande, déclarations fiscale et sociale, etc.) dans les bureaux de la Task Force, situés au 3ᵉ étage de l’immeuble Premium. Un délai strict est fixé, sans marge de manœuvre au-delà de la date butoir.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre plus large de l’assainissement des finances publiques, une priorité affichée du gouvernement afin de répondre aux défis budgétaires du pays. Les audits publics au Gabon sont encadrés légalement — notamment par la Cour des comptes et l’Autorité nationale de vérification et d’audit, instituée par la loi n° 029/2020. Ces structures disposent du mandat de vérifier la sincérité des comptes et la conformité des dépenses publiques.
Le gouvernement impose que les documents remis soient complets et authentifiés : lettres de créance, ordres de service, bons de livraison, factures certifiées « service fait », ainsi que les déclarations fiscales et sociales. Tout opérateur incapable ou refusant de présenter ces pièces avant le 30 septembre verra ses ordonnances annulées, sans droit de recours. Une telle exigence pourrait avoir des conséquences importantes pour les entreprises qui dépendaient de ces paiements pour leur trésorerie ou pour honorer leurs engagements.
Le défi ne se limite pas à la mise au pas des procédures administratives : il concerne aussi la crédibilité de l’État et sa capacité à honorer ses engagements financiers. L’imposition d’un audit de ce type envoie un signal fort aux partenaires publics ou privés que les retards ou défauts de justification ne seront plus tolérés. Il reste cependant à voir comment le gouvernement assurera une transparence dans le traitement des dossiers et évitera des décisions arbitraires.
Ce processus pourrait provoquer des tensions parmi les opérateurs concernés, en particulier ceux dont les structures administratives ou comptables sont moins solides. Il est probable que des demandes de preuves supplémentaires, voire des différends sur la « service fait » ou les délais de livraison surviennent. Pour éviter l’annulation de leurs ordonnances, les entreprises devront mobiliser rapidement les documents requis et veiller à ce qu’ils soient incontestables.