Le 8 septembre 2025, le Conseil des ministres gabonais a présenté les grandes lignes du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026. Avec un budget prévisionnel de 7 233,3 milliards de FCFA, en hausse de 42 % par rapport à 2025, ce PLF marque un tournant dans la gestion des finances publiques du pays. Une décision qui n’a pas échappé à l’œil de Lynx du fondateur du Cabinet de conseil stratégique Aïla.
L’une des principales innovations est l’adoption de la méthode du budget base zéro, qui impose une justification, une évaluation et une priorisation de chaque dépense publique. Cette approche vise à renforcer la rigueur budgétaire et à assurer une allocation optimale des ressources.
Par ailleurs, le gouvernement a introduit des mesures visant à sécuriser l’assiette fiscale, telles que la mise en place d’une nouvelle taxe d’habitation modulée selon les revenus, la fin des exonérations fiscales et la rationalisation des subventions. Ces initiatives visent à diversifier les sources de revenus de l’État et à réduire sa dépendance aux fluctuations des recettes pétrolières.
Le ministre d’État en charge de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a joué un rôle central dans l’élaboration de ce PLF. Ancien banquier et président de la Fédération des Entreprises du Gabon, il a apporté son expertise du secteur financier pour orienter la politique budgétaire vers une gestion plus rigoureuse et transparente.
Cette nouvelle orientation budgétaire soulève des interrogations sur sa capacité à répondre aux besoins sociaux et à stimuler le développement économique. Si la rigueur financière est essentielle, elle doit être accompagnée de mesures concrètes visant à améliorer le quotidien des citoyens et à favoriser une croissance inclusive.
« C’est un changement de paradigme. Mais pour que ce modèle réussisse, il faudra ajouter à la rigueur bancaire une dimension que le privé ne connaît pas toujours : la légitimité sociale.
C’est à cette condition que la logique de banque deviendra, pour le Gabon, une véritable logique de développement », conclu le président du Cabinet de conseil stratégique Aïla.