Le Gabon, qui abrite près de 400 espèces d’arbres, n’en exploite industriellement qu’une cinquantaine. Cette faible valorisation limite la contribution du secteur forestier à environ 4 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Pourtant, les autorités estiment que ce chiffre pourrait plus que doubler si les ressources étaient mieux exploitées.
Le ministre des Eaux et Forêts, Maurice Ntossui Allogo, a indiqué que la forêt pourrait atteindre une part de 10 % du PIB à moyen terme. Selon lui, cet objectif repose sur une gestion durable des ressources et sur la mobilisation d’acteurs qualifiés, capables de transformer le potentiel existant en véritable croissance économique.
Dans cette perspective, plusieurs initiatives sont en cours. Les forêts communautaires, notamment dans la province de la Nyanga, visent à associer directement les populations locales aux retombées de l’exploitation. Cette approche doit permettre une meilleure répartition des bénéfices et renforcer l’adhésion des communautés aux projets de gestion durable.
Un autre exemple est le projet Grand Mayumba, qui a concédé des espaces forestiers à un opérateur privé. Ce programme entend développer une filière intégrée, alliant exploitation raisonnée du bois et valorisation de projets agropastoraux. L’objectif est de créer des synergies économiques tout en préservant l’équilibre environnemental.
Si les perspectives économiques sont réelles, le défi reste considérable : transformer la forêt gabonaise en levier de croissance inclusive, sans compromettre son rôle essentiel dans la préservation de l’environnement. La réussite de cette stratégie dépendra de la capacité des acteurs publics et privés à conjuguer efficacité économique et durabilité écologique.
