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mercredi, septembre 17, 2025

A Libreville, de plus en plus de voix s’élèvent pour mettre fin à la ‘loi non écrite’ qui veut que la Mairie de la principale commune du pays revienne à un ressortissant des seules communautés Myéné ou Fang de l’Estuaire

À Libreville, une règle non écrite selon laquelle la mairie doit revenir à un membre des communautés myènè ou Fang de l’Estuaire suscite de plus en plus de critiques. Ce qui était autrefois un arrangement implicite, accepté tacitement, est aujourd’hui remis en cause au nom d’une gouvernance fondée sur la compétence plutôt que sur l’origine.

Le président de la République, dans son adresse à la Nation du 16 août 2025, a souligné la nécessité de dépasser les logiques communautaires afin de renforcer la légitimité des institutions publiques. Il a appelé à privilégier les compétences dans le choix des candidats à des fonctions locales, sans référence aux ethnies dominantes.

Ike Ngouoni, ancien porte-parole de la Présidence, a lui aussi pris position, soulignant que « la ville est diverse, sa gouvernance doit l’être aussi ». Selon lui, un maire doit être choisi pour ses idées, son dynamisme et sa capacité à rassembler, et non pour un patronyme ou une appartenance communautaire. Une telle approche vise à instaurer un « contrat démocratique clair » garantissant un vivre-ensemble stable.

Au-delà de Libreville, cette question touche au cœur du modèle démocratique que le Gabon souhaite bâtir. La marginalisation implicite des talents non issus des communautés dominantes empêche une représentation équitable, au risque d’enfermer la démocratie dans le communautarisme. Une République moderne se doit de permettre à chaque citoyen, quel que soit son lieu d’origine ou son nom, de briguer un mandat selon son mérite et vision.

« Libreville, grand centre urbain cosmopolite, carrefour des cultures et capitale-miroir de notre pays, ne peut plus être gérée comme un héritage tribal. Elle a besoin de compétences, d’audace, d’une vision inclusive capable de répondre à ses multiples défis. Le Gabon mérite mieux. Et Libreville aussi. » écrit de son côté sur ses réseaux sociaux Mike Abakougna de son vrai nom Pierre Severin Ndong Ekomi.

Ce débat s’inscrit dans un mouvement plus large de renouvellement du paysage politique gabonais, marqué par le référendum constitutionnel de 2024, qui visait à renforcer la démocratie et la transparence institutionnelle. Reste à savoir si ces peuples autochtones accepteront de concéder à des allogènes la gestion de la commune de Libreville ainsi que l’a toujours revendiqué le Général Jean Boniface Assélé dont les investissements et l’impact dans l’Estuaire sont plus qu’évocateurs. Ce n’est pas la candidature déclaré de Me Anges Kevin Nzigou pour la Mairie de Libreville qui nous dira le contraire.

Quelle que soit l’issue de cette réforme, elle constitue une invitation à bâtir une gouvernance locale structurée autour d’idées et d’inclusion, plutôt que de privilèges implicites.

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