Dans le nord du Gabon, un projet éducatif prend forme à l’abri des projecteurs. À Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, un collège technique entièrement dédié aux métiers du bois ouvrira ses portes à la rentrée 2025-2026. Fruit d’une collaboration entre le diocèse d’Oyem et les autorités locales, cet établissement entend combler un manque criant de formation qualifiée dans une région pourtant riche en ressources forestières. En misant sur la spécialisation, les initiateurs espèrent répondre à une demande de main-d’œuvre restée jusque-là insatisfaite.

Monseigneur Jean Vincent, évêque d’Oyem, est à l’origine de cette initiative. Son constat : malgré l’abondance de matières premières, les jeunes de la région n’ont pas accès à une formation technique adaptée aux réalités du terrain. Le futur collège proposera des cursus pratiques en menuiserie, ébénisterie et transformation du bois, autant de secteurs porteurs en quête de profils opérationnels. L’établissement vise notamment les jeunes en rupture scolaire, souvent laissés en marge du système éducatif classique.
Le 26 juillet 2025, une délégation composée de responsables locaux s’est rendue sur le chantier pour constater l’avancement des travaux. Le bâtiment principal, encore en cours de finition, est conçu pour accueillir une centaine d’élèves dans des conditions optimales. Les infrastructures prévues incluent des ateliers techniques, des salles de cours modernes et un encadrement professionnel issu des filières bois. L’objectif affiché : former des jeunes capables d’intégrer directement le marché local du travail.

Ce projet s’inscrit dans la dynamique nationale impulsée par le gouvernement depuis 2023. Le plan de développement de l’enseignement technique et professionnel, porté par le ministère de l’Éducation nationale, vise à adapter les formations aux réalités économiques de chaque région. À Oyem, cette orientation prend une forme concrète à travers une structure à la fois confessionnelle et communautaire, ancrée dans les enjeux locaux.
Au-delà de la formation professionnelle, l’établissement ambitionne de renforcer un tissu socio-économique encore fragile. En capitalisant sur les ressources disponibles et en valorisant les compétences locales, le collège d’Oyem pourrait devenir un levier d’autonomie pour une jeunesse en quête d’opportunités. L’implication conjointe de l’Église et des autorités publiques marque une approche pragmatique, centrée sur l’impact durable plutôt que sur le seul affichage institutionnel.
