Du 1er au 21 août 2025, le littoral de Libreville verra disparaître temporairement deux barges électriques turques qui alimentaient depuis plusieurs années le réseau local. Ces unités flottantes de la société KarPowerShip, d’une capacité cumulée de 140 MW, cèdent la place à un nouveau navire, plus compact mais plus puissant, capable de produire à lui seul 150 MW. Ce changement marque une transition discrète mais déterminante dans la politique énergétique du Gabon.
Afin d’éviter toute perturbation durant l’opération, la SEEG a activé un dispositif d’ajustement qui devrait maintenir la capacité journalière à 228 MW. D’après les chiffres communiqués, cette marge permettrait de couvrir la demande actuelle du Grand Libreville, estimée à 225 MW. Une gestion millimétrée s’impose toutefois, dans un contexte où la moindre défaillance pourrait relancer les critiques sur les coupures persistantes.
Derrière cette opération technique, se dessine une volonté claire des autorités de rationaliser l’exploitation du Réseau Interconnecté de Libreville (RIC). Le recours à une seule unité flottante, plus récente, permettra de limiter les frais d’entretien tout en améliorant la stabilité du service. Cette évolution s’inscrit également dans la continuité du partenariat énergétique avec Karadeniz Holding, maison-mère de KarPowerShip, qui fournit déjà plusieurs pays africains.
Sur le terrain, la manœuvre nécessite une coordination étroite entre les techniciens turcs et les équipes locales de la SEEG. Les zones périphériques, souvent plus exposées aux variations de tension, feront l’objet d’une surveillance renforcée. Les équipes d’intervention anticipent des ajustements techniques en temps réel, dans l’attente de la mise en service complète du nouveau navire prévue d’ici la fin du mois.
Au-delà de l’aspect technique, l’enjeu est d’accompagner une capitale en forte croissance démographique avec une offre énergétique stable. En optant pour cette transition ciblée, le Gabon tente de se donner les moyens de répondre à la pression croissante sur ses infrastructures, tout en poursuivant sa collaboration avec des partenaires industriels capables d’adaptation rapide.
