Lundi 28 juillet 2025, le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a accueilli au Palais du Bord de Mer le Premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso. Détenteur d’un message personnel de Denis Sassou Nguesso, ce dernier est venu solliciter le soutien officiel du Gabon à la candidature de Firmin Édouard Matoko pour la direction générale de l’UNESCO. Le geste s’inscrit dans une logique d’alliances africaines en vue de la 43ᵉ session de la Conférence générale de l’organisation onusienne, prévue à Samarkand entre le 30 octobre et le 13 novembre 2025.
Au-delà de la démarche diplomatique, cette rencontre a donné lieu à une mise en valeur explicite de la politique conduite par le président gabonais depuis son investiture le 12 avril dernier. Le Premier ministre congolais a salué les efforts de reconstruction nationale entrepris à Libreville, qualifiant l’action du général Nguema d’« exemplaire ». Une déclaration qui vaut soutien politique régional pour un dirigeant en pleine transition institutionnelle.

Firmin Édouard Matoko n’est pas un inconnu dans les cercles multilatéraux. Ancien sous-directeur général à l’UNESCO, il fut notamment chargé de la priorité Afrique et des relations extérieures. En appuyant sa candidature, Brazzaville compte sur l’influence croissante du Gabon dans les instances internationales. Libreville a d’ailleurs confirmé son adhésion à cette ambition, illustrant une convergence d’intérêts entre les deux capitales.
Cette séquence diplomatique intervient alors que le Gabon s’apprête à organiser des élections législatives et municipales prévues le 27 septembre. À l’heure où le pays tente de stabiliser ses institutions, le renforcement de ses partenariats africains constitue un levier d’ancrage pour le régime de transition. La dynamique en cours, adossée à une promesse de justice sociale et de gouvernance rénovée, vise à rassurer partenaires et électeurs.
En recevant un émissaire de Sassou Nguesso, Oligui Nguema envoie un double signal : sa volonté de s’inscrire dans une diplomatie africaine proactive, et sa capacité à représenter une voie gabonaise audible au sein des grandes organisations internationales. Le soutien à Matoko dépasse donc la simple courtoisie : il révèle un repositionnement stratégique du Gabon, à la croisée des réseaux continentaux et des enjeux multilatéraux.