Figure emblématique du catch et reflet d’une Amérique en quête de héros populaires, Hulk Hogan est décédé ce jeudi à son domicile en Floride, à l’âge de 71 ans, des suites d’un arrêt cardiaque. Terry Bollea, de son vrai nom, laisse derrière lui une silhouette mythique : bandana serré sur le crâne, moustache blonde, physique sculpté pour le spectacle. Dès les années 1980, son personnage larger-than-life s’impose comme la vitrine de la World Wrestling Federation (WWF, aujourd’hui WWE), une scène qu’il contribue à faire exploser à l’échelle mondiale.
Dès ses débuts en 1979, Hogan devient une attraction nationale, aux côtés de Roddy Piper, Macho Man ou encore André the Giant. Son affrontement avec ce dernier au WrestleMania III (1987), devant plus de 93 000 spectateurs, reste l’un des événements les plus marquants de l’histoire du catch. Son impact dépasse rapidement les cordes du ring : Hollywood s’en empare, de Rocky III à la série Alerte à Malibu, consolidant une image de héros viril et populaire. En 2005, son entrée au WWE Hall of Fame vient consacrer une carrière d’icône planétaire.
Mais l’homme derrière le personnage a aussi connu des revers. En 2015, la WWE rompt ses liens avec lui après la fuite d’enregistrements à caractère raciste. L’affaire ternit une réputation déjà entachée par une sextape divulguée quelques années plus tôt. Bien qu’il ait présenté des excuses publiques, l’impact médiatique est profond. Il finira néanmoins par être réintégré par la fédération, dans un contexte de débats nationaux sur la mémoire des figures controversées.
Hogan s’est également fait remarquer sur le terrain politique. Fervent partisan de Donald Trump, il multiplie les gestes de soutien, notamment lors de la convention républicaine de 2024, où il déchire un t-shirt à l’effigie du ticket Trump-Vance, dans une mise en scène qui a fait le tour des réseaux sociaux. L’épisode illustre la manière dont l’ancien catcheur a conservé une influence symbolique dans l’imaginaire conservateur américain, même hors du ring.
Malgré une santé déclinante liée à des années d’efforts physiques intenses, Hogan restait une figure adulée par plusieurs générations. Trois mariages, deux enfants et des décennies de vie publique ont façonné une existence exposée, souvent controversée, mais indéniablement marquante. Sa disparition referme un chapitre d’une Amérique du divertissement, entre gloire musclée et contradictions modernes.
