Le 24 juillet 2025 à Libreville, une rencontre discrète mais décisive s’est tenue entre le nouveau directeur général de l’ASECNA, Prosper Zo’o Minto’o, et le ministre gabonais des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. L’enjeu : poser les bases d’une coopération renforcée dans un contexte de pressions croissantes sur la sûreté aérienne en Afrique centrale. Ce tête-à-tête ministériel marque une volonté claire des deux parties d’aligner leurs priorités autour de la sécurité, de la performance des services de navigation et de la modernisation des infrastructures.
Fraîchement élu lors de la 74ᵉ session extraordinaire du Comité des ministres à Dakar en septembre 2024, Prosper Zo’o Minto’o a officiellement pris les commandes de l’agence le 1er janvier 2025. Ingénieur de formation, il cumule près de quatre décennies d’expérience dans l’aviation civile, tant au niveau national qu’international. Sa nomination est perçue comme une transition maîtrisée, destinée à consolider les avancées de l’agence tout en imprimant un nouvel élan axé sur la rigueur technique et la gouvernance institutionnelle.
Lors de l’échange à Libreville, quatre axes prioritaires ont été posés sur la table : la sûreté aéroportuaire, la modernisation des équipements, le renforcement des compétences, et la qualité des services fournis aux États membres. Ces domaines sont considérés comme critiques dans une région où la densité du trafic aérien ne cesse de croître. À terme, l’objectif est d’aligner les performances de l’Afrique centrale sur les standards imposés par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Cette vision s’appuie sur une réforme de la gouvernance interne de l’ASECNA. Minto’o prévoit notamment l’introduction de nouveaux outils d’évaluation et de pilotage des politiques techniques. Le 1ᵉʳ août 2025, une session du Comité des ministres de l’ASECNA, précédée d’un conseil d’administration des directeurs généraux de l’aviation civile, doit acter une feuille de route commune. Cette échéance devrait formaliser des engagements concrets et des mécanismes de suivi partagés.
Le Gabon, pour sa part, est en position d’accélérer. En ligne de mire : la modernisation de ses aéroports, la sécurisation de son espace aérien, et la professionnalisation accrue des équipes. Les initiatives à venir pourraient positionner le pays comme un hub régional crédible. Dans un secteur en mutation rapide, la coopération avec l’ASECNA constitue une opportunité stratégique que Libreville semble prête à saisir.
