À moins de deux mois des grandes festivités du 30 août, le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, a entrepris une tournée d’inspection dans le sud du Gabon pour redynamiser des chantiers routiers à l’arrêt depuis plusieurs mois. Une démarche à la fois symbolique et opérationnelle, qui vise à relancer des projets essentiels au désenclavement de cette région stratégique.

À Ndéndé, Tchibanga et Mayumba, les signes d’essoufflement sont visibles : engins immobilisés, chantiers à l’abandon. Mais quelques signaux positifs subsistent, comme les stations de concassage encore actives à Douano et Loubomo. En première ligne, la société COVEC s’apprête à réactiver certains tronçons. Si les tensions budgétaires ont ralenti l’élan initial, la reprise semble désormais engagée sous l’impulsion d’un ministre déterminé à faire bouger les lignes.
L’enjeu dépasse les simples considérations techniques. Dans une région où chaque kilomètre praticable ouvre l’accès à la santé, à l’éducation ou au commerce, la remise en état des routes conditionne aussi le succès logistique du « Coup de Libération », prévu le 30 août à Tchibanga. L’événement, chargé de portée symbolique, exige un réseau routier à la hauteur des ambitions nationales.

Le constat est plus alarmant sur le pont effondré de la rivière Mougoutsi, qui dessert l’aéroport de Mikouelengui. Là encore, COVEC est à pied d’œuvre, amorçant les travaux de reconstruction. Le ministre a profité de sa tournée pour visiter d’autres infrastructures en souffrance dans le département de la Louetsi-Wano, déterminé à enclencher une dynamique de terrain durable.
En phase avec les priorités du président Oligui Nguema, Edgard Moukoumbi se veut l’incarnation d’une technocratie efficace et présente. Moins adepte des effets d’annonce que des résultats tangibles, il entend faire de la relance du Sud un laboratoire de gouvernance publique. Le message est clair : désormais, chaque jour de retard se paie comptant — politiquement comme socialement.