À Malabo, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a pris une nouvelle fois la parole sur la scène continentale. Moins d’une semaine après son déplacement à Washington, il a participé à la 7ᵉ Réunion de coordination entre l’Union Africaine, les Communautés Économiques Régionales et les mécanismes régionaux, confirmant le retour actif du Gabon dans les affaires panafricaines. Une présence remarquée dans un contexte marqué par les défis de la transition politique et la recherche de nouvelles dynamiques d’intégration.
La réunion, qui s’inscrivait dans le prolongement du Conseil exécutif de l’UA, a permis aux dirigeants africains de faire le point sur les grands chantiers du continent : l’Agenda 2063, la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF), ou encore la mobilité des citoyens africains. Mais c’est surtout le thème transversal des réparations en faveur des Africains et des personnes d’ascendance africaine qui a donné une dimension particulière aux débats. Un sujet chargé d’histoire et porteur de résonances politiques contemporaines.
S’exprimant au nom d’un Gabon réintégré à l’Union Africaine depuis avril dernier, le président Oligui Nguema a salué la solidarité des États membres tout en annonçant la tenue des élections législatives et locales gabonaises le 27 septembre 2025, étape attendue du retour à l’ordre constitutionnel. Il a par ailleurs appelé à une clarification des rôles entre les instances continentales et régionales, estimant que l’efficacité institutionnelle passe par une meilleure coordination et une plus grande proximité avec les réalités de terrain.
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’ancrer les discours dans des projets structurants : interconnexions énergétiques, sécurité alimentaire, mobilité humaine, adaptation climatique et dynamisation de la ZLECAF. Selon lui, l’Union Africaine ne peut se réformer que si elle démontre son impact concret sur le quotidien des Africains. Une vision pragmatique qui replace la souveraineté et la coopération au cœur du développement continental.
Enfin, c’est sur la question des réparations que le président gabonais a livré l’un des plaidoyers les plus forts de la session, soutenant l’idée d’un fonds continental pour la justice réparatrice. En évoquant l’héritage de l’esclavage, de la colonisation et les déséquilibres persistants dans les relations internationales, Oligui Nguema a souligné l’urgence de restaurer la dignité et de promouvoir l’égalité. Il a proposé que Libreville accueille la 9ᵉ Réunion de coordination en 2027, ambition assumée d’un Gabon qui entend peser davantage dans la construction d’une Afrique plus intégrée, souveraine et réparatrice.
