Dès son arrivée à l’aéroport international de Malabo, le 12 juillet 2025, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a été accueilli dans une atmosphère à la fois solennelle et conviviale par le Premier ministre équato-guinéen, Manuel Osa Nsue Nsua. En visant directement le cœur des débats préparatoires du 7ᵉ sommet de coordination entre l’Union africaine (UA), les Communautés économiques régionales (CER) et les mécanismes régionaux, le chef de l’État gabonais lance clairement les hostilités diplomatiques.
Le sommet met sur la table la réforme des structures internes de l’UA, la refonte des procédures de nomination à ses organes dirigeants et l’alignement géopolitique du continent dans de nouveaux partenariats internationaux. Face à l’enjeu de rendre l’organisation plus efficace, moins lourde et plus représentative, Oligui Nguema entend défendre une vision pragmatique inspirée par la transition démocratique gabonaise, jugée exemplaire pour sa stabilité et son élan réformateur.
Au centre des discussions siège la question des réparations historiques pour les Africains et les diasporas d’ascendance africaine, thème phare du sommet. Il s’agit ici de trouver un consensus sur les mesures à adopter pour reconnaître les souffrances liées à l’esclavage, à la colonisation et aux déséquilibres post-indépendance. Selon un conseiller présidentiel, le Gabon plaidera pour une approche solidaire et tournée vers l’avenir, afin de transformer ces réparations en véritables leviers de développement.
Dans ce contexte, la participation de Libreville va bien au-delà du simple symbole diplomatique. Membre actif de plusieurs CER, le Gabon entend désormais peser davantage dans les grandes orientations du continent. En proposant des initiatives concrètes et un modèle de gouvernance plus inclusif, Oligui Nguema cherche à inscrire son pays comme un moteur de la modernisation institutionnelle de l’UA.
Sous l’impulsion du président gabonais, Libreville ambitionne de replacer l’Afrique aux commandes de son destin. « Il ne s’agit plus d’observer, mais de décider », affirme un proche du chef de l’État. Alors que les enjeux internationaux se complexifient, le Gabon se veut une voix résolue pour remodeler la gouvernance panafricaine et dessiner un futur où chaque pays, quelle que soit sa taille, pourra imposer ses priorités sur la scène mondiale.
