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dimanche, juillet 13, 2025

A Washington, Oligui Nguema réclame un changement de statut pour le Gabon

À Washington, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a tenu un discours qui tranche avec les postures habituelles des chefs d’État africains en visite aux États-Unis. Devant l’élite politique et économique américaine, dont Donald Trump, il a présenté un Gabon en pleine transformation, décidé à rompre avec l’image d’un État dépendant et instable. « Mon pays, le Gabon, est désormais cité en exemple », a-t-il lancé d’entrée de jeu, comme pour signaler que le temps du silence diplomatique est révolu.

Le message est clair : le coup d’État du 30 août 2023, qu’il qualifie de « Libération », a ouvert un cycle politique inédit. Le président évoque une transition maîtrisée, adossée à une présidentielle jugée libre, et un retour à l’ordre constitutionnel. Dans son récit, la fin de l’ère Bongo n’est pas seulement une rupture dynastique, mais le point de départ d’un État refondé, avec des institutions stabilisées et une gouvernance redéfinie.

Oligui Nguema entend traduire ce basculement politique en attractivité économique. Il a exposé, dans un discours sans détour, les réformes mises en œuvre depuis son arrivée au pouvoir : nouvelles règles d’attribution de la nationalité, transparence maritime, moralisation des finances publiques, et amélioration du climat des affaires. Le Gabon, selon lui, ne demande pas d’aides, mais propose des garanties : « L’économie gabonaise est aujourd’hui capable de rembourser », a-t-il assuré aux décideurs américains, sollicitant leur appui via l’US-DFC et l’EximBank.

Plus encore qu’un appel aux investissements, sa prise de parole vise à repositionner le pays dans la chaîne de valeur mondiale. Il refuse le rôle de simple exportateur de matières premières. À ses yeux, l’avenir passe par la transformation locale, l’industrialisation ciblée et des partenariats technologiques stratégiques. Des négociations seraient ainsi en cours avec Boeing, ExxonMobil et Millennial Potash, autour de projets industriels dans l’aéronautique, l’énergie et les ressources minières.

Cette visite officielle s’inscrit donc dans une stratégie de repositionnement diplomatique. Le Gabon ne veut plus seulement être écouté, il exige désormais d’être entendu comme un interlocuteur structuré, capable de parler d’égal à égal. Reste à transformer cette ambition en dynamique concrète. Washington a tendu l’oreille. Libreville devra, désormais, prouver sur le terrain que le changement ne se limite pas au discours.

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