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lundi, juillet 14, 2025

Ode au marbre Dighoudou, le monument secret du Gabon profond, par Nery Wernel

Dans les profondeurs mystérieuses de Moukalaba-Doudou, là où la forêt respire entre les bambous et les clairières, se dresse un titan silencieux : le marbre de Dighoudou. Sculpté par le temps, la pluie et le vent, ce colosse minéral aux teintes anthracite domine le paysage comme un vestige sacré du monde ancien.

Ses arêtes tranchantes, pareilles à des dents de dragon, s’élèvent vers le ciel dans une lente prière de pierre. Autour de lui, des formations naturelles, les célèbres “cheminées de fées”, veillent sur cet autel géologique avec la majesté de sentinelles oubliées. Ici, chaque roche semble porter un secret, chaque silence résonne comme une mémoire figée dans le granit.

Lorsque la lumière glisse à travers la canopée, les flancs du marbre s’illuminent de reflets d’argent et d’échos poétiques. La savane elle-même s’incline, la forêt suspend son souffle : c’est tout un écosystème qui s’incline devant cette œuvre née sans sculpteur.

Et puis, il y a le Moukalaba. Le fleuve, ancien et fidèle, longe ces pierres comme un conteur attaché à sa légende. Il chuchote à qui sait écouter les récits d’un peuple enraciné, d’une terre puissante, d’un Gabon placé au cœur battant du monde.

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