Le visage des villes gabonaises est sur le point de changer profondément : la Banque mondiale vient d’approuver un financement de 150 millions de dollars pour le Projet d’aménagement et de développement des infrastructures du Gabon (PADIG). Ce soutien financier s’inscrit dans une volonté affirmée de décongestionner Libreville et de donner un nouveau dynamisme aux centres urbains secondaires, longtemps délaissés.
Au cœur de ce programme figure la modernisation des réseaux de transport et la mise à niveau des services publics. Routes et ouvrages de protection contre les inondations seront construits et réhabilités, tandis que des espaces éducatifs et verts seront créés pour répondre aux besoins croissants des populations. L’ensemble de ces initiatives vise à renforcer la résilience climatique des villes et à garantir un meilleur cadre de vie aux habitants.
Le PADIG cible tout particulièrement les cités intermédiaires que sont Oyem, Lambaréné, Koulamoutou, Franceville, Mouila, Lebamba et Ndendé. En concentrant les efforts sur ces localités, le projet entend faire émerger de véritables pôles de développement capables de désengorger la capitale et de favoriser une croissance plus équilibrée sur l’ensemble du territoire national.
Cette réforme intervient dans un contexte marqué par une urbanisation galopante : plus de 90 % des Gabonais résident en milieu urbain, et Libreville concentre l’essentiel des activités économiques et administratives. Le risque est de creuser des inégalités territoriales et de fragiliser la cohésion nationale si rien n’est fait pour soutenir le développement des villes secondaires.
Selon Cheick F. Kanté, directeur de division pour le Gabon à la Banque mondiale, ce programme contribuera à libérer le potentiel socio-économique des cités concernées. En dotant ces villes d’infrastructures adaptées, le Gabon trace la voie d’une urbanisation plus harmonieuse et prépare le terrain à un développement durable et partagé.