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samedi, juin 7, 2025

Crédits carbone : l’État gabonais veut reprendre la main

Réuni ce mardi 3 juin à Libreville autour du ministre de l’Environnement, Mays Mouissi, un cercle restreint d’institutions publiques a planché sur la gouvernance des crédits carbone au Gabon. Cette rencontre, à l’initiative du ministère, a réuni des acteurs clés tels que le Conseil National Climat (CNC), l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), l’Agence Gabonaise pour le Développement de l’Économie Verte (AGADEV), la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CENAREST) et le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS).

Le constat posé en ouverture de séance est sans ambiguïté : la gestion actuelle des crédits carbone souffre d’un morcellement institutionnel qui nuit à la lisibilité de l’action publique. Le chevauchement des missions, l’absence de canal unique pour les échanges avec les bailleurs et partenaires techniques, ainsi que les doublons dans les dispositifs opérationnels compromettent la montée en puissance du secteur.

Face à ce diagnostic, le ministre a proposé un mécanisme de coordination articulé autour de deux niveaux. Un comité exécutif, composé des têtes de file des structures concernées, assurerait l’orientation stratégique. Un comité technique, constitué de points focaux désignés, aurait quant à lui pour mission de fluidifier la circulation des informations, d’assurer un suivi rigoureux des projets en cours et de renforcer la cohérence des interventions.

L’objectif affiché est de reconstruire un pilotage unifié de la valorisation des crédits carbone, secteur où le Gabon entend jouer un rôle moteur sur le continent. L’enjeu ne se limite pas à une réforme administrative : il s’agit aussi de crédibiliser la parole publique face aux partenaires internationaux, de mieux capter les financements et d’optimiser les retombées économiques de cet actif environnemental stratégique.

Ce recentrage de la gouvernance marque un tournant attendu. À travers cette initiative, le ministère de l’Environnement cherche à dépasser les blocages institutionnels pour ancrer une approche pragmatique, lisible et structurée de la politique carbone nationale. Reste désormais à faire vivre cette volonté sur le terrain, dans les pratiques comme dans les arbitrages.

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