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mercredi, avril 30, 2025

Investiture d’Oligui Nguema, une quinzaine de chefs d’Etat attendue

Le Gabon s’apprête à vivre un moment de forte intensité politique et symbolique : seize chefs d’État africains sont attendus à Libreville pour l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema, prévue le 3 mai au stade d’Angondjé. Cette cérémonie, qui se veut résolument populaire, marquera le début d’un septennat annoncé comme une rupture. L’ancien général, élu président le 12 avril avec 94,85 % des suffrages, prêtera serment devant des milliers de citoyens et des invités de marque, dans un cadre inédit, loin du traditionnel palais du Bord de mer.

La dimension africaine de l’événement est clairement assumée. De Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) à William Ruto (Kenya), en passant par Denis Sassou Nguesso (Congo) et Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad), les soutiens régionaux s’affichent en nombre. Au total, seize chefs d’État ont confirmé leur présence. D’autres figures attendues, comme Paul Kagame (Rwanda), Félix Tshisekedi (RD Congo) ou Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), pourraient encore rejoindre les festivités, témoignant d’une reconnaissance continentale forte pour le nouvel homme fort de Libreville.

À l’international, plusieurs partenaires majeurs seront représentés. La Chine, Israël et le Japon ont prévu d’envoyer des délégations officielles. La France, en revanche, se contente d’une présence discrète à travers Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe — un signal tiède, relevé par le protocole gabonais. Et ce, malgré les félicitations précoces d’Emmanuel Macron dès le lendemain de l’élection. Quant aux organisations multilatérales, la Francophonie, le Commonwealth, la BAD et l’Union africaine ont toutes confirmé leur participation, cette dernière marquant un pas vers une normalisation après la suspension du Gabon en 2023.

Mais l’euphorie de l’investiture ne durera qu’un temps. Dès le lendemain, le 4 mai, un vaste remaniement ministériel sera annoncé. Ce « chamboule-tout », selon les termes de Jeune Afrique, doit ouvrir une nouvelle phase politique. Jean-Pierre Oyiba, ancien chef de campagne, est pressenti pour un retour au cœur du pouvoir. L’arrivée d’un nouveau vice-président, chargé de diriger le gouvernement, consacrera l’entrée en vigueur progressive de la nouvelle Constitution adoptée en novembre 2024, qui supprime le poste de Premier ministre.

Au-delà des symboles, Oligui Nguema semble vouloir démontrer qu’il contrôle à la fois l’agenda politique et la scène diplomatique. L’investiture, pensée comme un acte de légitimation interne et externe, annonce une présidence qui mise sur la stabilité, la visibilité régionale et l’affirmation de nouvelles pratiques institutionnelles. Reste à voir si les gestes spectaculaires seront suivis d’un véritable changement de gouvernance.

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