Plutôt que de s’aligner sur les fastes d’une époque révolue, Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi une démarche singulière ce 12 mars. Tandis que certains nostalgiques du Parti Démocratique Gabonais (PDG) se retrouvent dans les salons feutrés du quartier de la Sablière pour commémorer les 58 ans de leur ancienne formation politique, le président de la Transition s’est tourné vers le terrain, au cœur du très animé Nzeng-Ayong.
Ce choix, loin d’être anodin, en dit long sur la posture qu’adopte le chef de l’État depuis le 30 août 2023. Plutôt que de raviver les symboles d’un système déchu, Oligui Nguema privilégie la proximité avec les populations. Ce jour-là, il s’est entretenu avec des associations locales dans ce quartier populaire que ses habitants surnomment fièrement « Commune Autonome ».
Sans discours tonitruants ni mise en scène tapageuse, le Général a réaffirmé un message simple : renouer avec le peuple, loin des cercles d’influence d’antan. Son style, fait de sobriété et d’écoute, contraste avec les habitudes héritées du pouvoir précédent. Et ce contraste ne passe pas inaperçu.
L’arrivée du président dans le 6e arrondissement de Libreville a suscité une mobilisation spontanée. Entre échanges directs et présence symbolique, Oligui Nguema a tenu à rappeler aux jeunes que l’acte posé par lui et ses compagnons d’armes visait avant tout à ouvrir une voie nouvelle, loin des impasses politiques du passé.
À Nzeng-Ayong, le ton est donné. Le président de la Transition semble vouloir écrire une autre page, celle d’une gouvernance moins distante, plus ancrée dans le réel. Un geste, peut-être, mais un geste qui tranche.